Kurdistan syrien : le front qui fait craindre la contagion

Des membres de l’Armée syrienne libre, soutien d’Ankara, au nord-est d’Afrin, mardi.

L’opération «Rameau d’olivier», lancée samedi par la Turquie contre l’enclave kurde d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, détériore un peu plus les relations entre Washington et Moscou.

C’est un nouveau front dans une guerre qui n’en manque pas. Depuis samedi, la Turquie attaque l’enclave kurde d’Afrin, dans le nord de la Syrie. L’offensive, paradoxalement nommée «Rameau d’olivier», mobilise aviation et blindés. Les soldats turcs sont appuyés par des milliers de rebelles syriens. Ils veulent chasser d’Afrin les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). Aux yeux d’Ankara, ce sont des «terroristes», puisqu’ils sont affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc depuis trente ans. Mais pour les Occidentaux, les Kurdes du YPG sont des alliés. Ce sont eux qui ont mené les combats contre l’Etat islamique à Raqqa et dans le nord-est syrien. Mardi, les Kurdes ont décrété une «mobilisation générale».«Nous invitons tous les enfants de notre peuple à défendre Afrin», ont indiqué les autorités locales.

Pourquoi attaquer maintenant ?

Officiellement, il s’agit d’une réponse à la volonté américaine de créer une «force frontalière» dans le nord de la Syrie d’ici deux ans. Celle-ci serait chargée de sécuriser les territoires repris à l’Etat islamique et bénéficierait de l’appui des avions de la coalition internationale. Près de 30 000 hommes la composeraient, issus pour moitié des rangs des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes du YPG, les autres étant recrutés localement aussi bien côté kurde qu’arabe.

L’initiative, annoncée le 14 janvier, a ulcéré Ankara. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a immédiatement menacé de «tuer dans l’œuf» cette nouvelle force. «L’Amérique a avoué qu’elle était en train de constituer une armée terroriste à nos frontières», a-t-il déclaré le 15 janvier. Cinq jours plus tard, l’offensive était lancée.

Elle était en réalité en germe depuis plusieurs mois. La Turquie refuse absolument (...)

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