Kunduz: l'embarras américain après le bombardement de l'hôpital de MSF

L'hôpital de Kunduz, après le bombardement américain , le 3 octobre 2015.

Depuis la frappe aérienne qui s'est déroulée dans la nuit du 2 au 3 octobre, faisant 22 morts, ni Obama ni le Pentagone n'évoquent une possible responsabilité de l'armée américaine.

De la compassion, mais pas d’excuses. Dans sa première réaction au bombardement de Kunduz, qu’il aura d’ailleurs fallu attendre plus de vingt-quatre heures après l'attaque, Barack Obama a assuré le service minimum. «Au nom du peuple américain, j’adresse mes plus profondes condoléances» aux victimes de ce «tragique incident», déclare le président américain. Pas un mot, en revanche, sur la probable responsabilité de l’armée américaine. «Nous attendrons les résultats de l’enquête» lancée par le Pentagone, se justifie Barack Obama.

A peine plus loquace, le Pentagone a toutefois fourni quelques éléments permettant de dessiner le scénario du drame. Peu après 2 heures du matin, dans la nuit du 2 au 3 octobre, des soldats américains déployés dans la ville de Kunduz pour «conseiller et assister» l’armée afghane auraient été pris pour cible par des talibans. Les marines réclament alors un soutien aérien immédiat. A 2h15, un avion américain bombarde les insurgés qui se trouvent «à proximité» de l’hôpital de Médecins sans frontières (MSF). «Cette frappe a pu causer des dommages collatéraux à un bâtiment médical», avance le colonel Brian Tribus, porte-parole des forces américaines en Afghanistan.

Ces bribes de version officielle permettent de dresser un premier constat: le raid a semble-t-il été décidé dans l’urgence pour répondre à une menace perçue comme imminente. En vertu des règles d’engagement de l’armée américaine en Afghanistan, tout raid aérien programmé à l’avance doit donner lieu à une évaluation des possibles dommages collatéraux. Une procédure qui ne s’applique pas aux bombardements d’urgence. L’armée américaine, qui disposait des coordonnées GPS indiquant la localisation précise de l’hôpital de MSF, n’a peut-être pas pris le temps de les vérifier.

Indignation (...)

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