"Killers of the Flower Moon": Scorsese "avait un désir ardent de montrer la vérité"

"Killers of the Flower Moon": Scorsese "avait un désir ardent de montrer la vérité"

Martin Scorsese se penche sur l'histoire des Amérindiens dans Killers of the Flower Moon, son dernier film, en salles ce mercredi, avec Leonardo DiCaprio, Robert De Niro, Lily Gladstone et Jesse Plemons.

La manière dont ont été traités les Amérindiens au cours des siècles après la colonisation de l'Amérique par les Européens "reste une plaie à soigner", avait-il déclaré à l'AFP lors du festival de Cannes, où était présenté le film hors compétition.

Le film reprend les thèmes classiques de Scorsese, une histoire de violence, de criminels et d'amour mais il est peut-être aussi l'un des plus politiques du réalisateur. Il décrit la façon dont des hommes blancs ont spolié les membres d'un peuple amérindien, les Osage, sur les terres duquel du pétrole a été trouvé pendant les années 1920.

Malédiction

Le pétrole découvert en abondance sous leurs pieds est leur chance, les rendant immensément riches, autant que leur malédiction: il suscite la convoitise des hommes blancs, nombreux à épouser les femmes Osage placées sous tutelle et prêts à tout pour mettre la main sur le pactole.

Dans une ambiance de western assumée, avec arrivée du héros dans la petite ville de Fairfax à bord d'un train, cérémonie du calumet et puits de pétrole, la petite communauté va être soudainement victime d'une série de meurtres et de disparitions.

Ce film, Martin Scorsese le porte en lui depuis de longues années.

"Cela fait 7 ou 8 ans que le film est en préparation", précise Leonardo DiCaprio, interrogé par BFMTV en mai dernier à Cannes, ajoutant "Je sais que Marty (Scorsese) a passé des mois, un an là-bas (avec les Osage) à recueillir leurs histoires, à essayer d'approcher au mieux la vérité. (...) Cent ans après le massacre (des Osage), on a eu la possibilité de parler à des descendants directs de la tragédie, d'écouter leurs récits", souligne l'acteur.

Inspiré de faits réels, le film s'appuie sur un livre de l'écrivain et journaliste américain David Grann (La note américaine).

"Un des crimes les plus monstrueux"

Il s'agit de narrer "l'histoire d'un des crimes les plus monstrueux et des injustices raciales perpétrés par des colons blancs contre des Amérindiens pour l'argent du pétrole", a expliqué cet auteur à l'AFP lors d'une avant-première à New York.

"Peut-être qu'en connaissant notre histoire et en comprenant où nous sommes, nous pouvons faire la différence et être à la hauteur de ce que notre pays est censé être", a déclaré à l'AFP le cinéaste américain. "Montrons juste l'histoire et voyons ce qu'il se passe."

"C'est la première fois que je l'entends dire qu'il sent une histoire aussi intensément", raconte Leonardo DiCaprio. Il avait un désir ardent de montrer la vérité de cette histoire, de montrer le côté obscur de la condition humaine [...] Il voulait parler de cette histoire qui n'était pas cachée, mais dont personne ne parlait, et qui lui permettait d'évoquer ce que notre pays a fait aux Amérindiens."

Les Osage du film sont minés par les maladies, la dépression et un système législatif qui organise leur discrimination. La production a pris soin d'embaucher des membres de ce peuple pour de nombreux rôles, et on peut aussi entendre dans le film De Niro et DiCaprio délaisser l'anglais par moment pour parler leur langue.

Avec ce film, Martin Scorsese a aussi réalisé son rêve de western, un genre qui a connu son apogée "au XXe siècle et qui a disparu aujourd'hui". "J'adorais les westerns, ils reflètent qui nous étions à l'époque et qui nous sommes toujours, à certains égards".

Article original publié sur BFMTV.com