Kiev prêt à payer le prix de l'accord de libre-échange avec l'UE

L'Ukraine "est prête à payer le prix" de son accord de libre-échange avec l'Union européenne, a affirmé mercredi le président ukrainien Petro Porochenko, quelques heures après la décision de la Russie de suspendre les accords commerciaux préférentiels entre Moscou et Kiev. /Photo prise le 16 décembre 2015/REUTERS/François Lenoir

MOSCOU/BRUXELLES (Reuters) - L'Ukraine "est prête à payer le prix" de son accord de libre-échange avec l'Union européenne, a affirmé mercredi le président ukrainien Petro Porochenko, quelques heures après la décision de la Russie de suspendre les accords commerciaux préférentiels entre Moscou et Kiev. L'accord de libre-échange entre l'Ukraine et l'UE, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain, a provoqué la colère de la Russie et a largement contribué à la révolution de Maïdan début 2014. Mercredi, mettant ses menaces à exécution, le président russe Vladimir Poutine a ordonné la suspension des accords préférentiels conclus en 2011 avec l'Ukraine, également à compter du 1er janvier. "L'Ukraine est bien consciente de ces mesures et de leurs répercussions sur l'économie ukrainienne. Mais nous sommes prêts à payer ce prix pour notre liberté et pour le choix que nous avons fait de l'Europe", a dit le président ukrainien à son arrivée mercredi à Bruxelles. Pour motiver la décision de suspendre l'accord commercial avec Kiev, le décret présidentiel russe invoque "des circonstances exceptionnelles touchant les intérêts et la sécurité économique" de la Russie. Le Kremlin ne précise pas la durée de cette "suspension". A Bruxelles, Petro Porochenko, avec à ses côtés le président du Conseil européen Donald Tusk et celui de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, a affirmé que l'accord de libre-échange entre son pays et l'Union entrerait en vigueur comme prévu le 1er janvier et ne subirait aucun report. Jean-Claude Juncker a déclaré qu'une rencontre sur les questions commerciales lundi prochain à Bruxelles entre Européens, Ukrainiens et Russes était maintenue. "C'est la dernière chance" de vaincre l'opposition russe à l'accord de libre-échange, a-t-il dit. (Vladimir Soldatkin à Moscou, Gabriela Baczynska à Bruxelles et Alessandra Prentice à Kiev; Guy Kerivel pour le service français)