Yahoo Actualités Qui est Kerchak, rappeur devenu une figure de la jersey drill en France?
Depuis ses débuts, le rap ne cesse de se renouveler en France. Après la trap, portée par Kaaris en 2015 ou encore la drill popularisée par Gazo en 2020, le paysage rap français assiste depuis quelques mois à l'avènement d'un nouveau genre: la jersey.
Également connu sous le nom de jersey club mais aussi jersey drill, ce courant musical, né au début des années 2000 à Newark dans le New-Jersey, est reconnaissable à son BPM très rapide (aux alentours de 150), à ses kicks en triolet - trois courtes notes jouées sur un seul temps - à sa lourde basse mais surtout à ses samples empruntés au rap ou de l'électro.
Si aux Etats-Unis, la jersey a été récemment popularisée par des artistes tels que Bandmanrill, en France, on doit ce renouveau à Kerchak, un jeune rappeur de 18 ans, originaire de Bois-Colombes (92), qui sort ce vendredi sa première mixtape, Confiance.
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Découverte de la jersey
“J’ai commencé à rapper en 2016”, se souvient Kerchak. Alors âgé de 12 ans, le jeune artiste débute l’écriture de ses premiers textes, seul, en internat. Puis, aidé par ses cousins également rappeurs, il forme son premier groupe Erkos Squaad, avant de s’émanciper en solo, sous le pseudonyme de Zolal.
À l’époque Kerchak est encore loin des sonorités jersey: “Tout au long de ma petite carrière, j’ai rappé en fonction de ce qui était tendance”, explique-t-il à BFMTV.com.
“En 2016, je rappais sur ce qui se faisait cette année-là, de la trap, comme Niska quand il a commencé. Après début 2019, j'ai continué à suivre la mode et je me suis mis à la drill avant de réussir à trouver un genre pour me démarquer”, ajoute-t-il.
C’est en se baladant sur YouTube que Kerchak va découvrir la jersey. Au gré des suggestions, il tombe sur des “jersey club type beat” - des instrumentaux qui rappellent le style d'un artiste ou d’un genre musical populaire.
"Avant je prenais des prods et les accélérais en studio pour rapper dessus. Là, j'ai adoré parce que ça allait vite de base et il y a des samples géniaux. Une fois pris dans le délire j’ai continué à écouter ce type de morceaux pendant plusieurs semaines”, se souvient-t-il.
Un genre novateur en France
Lassé du manque de renouveau dans le rap, Kerchak essaye alors d'importer ces instrumentaux novateurs en France. Et là, c'est le déclic. Attiré par les possibilités créatives que lui offre ce style musical, le rappeur abandonne son pseudonyme Zolal, enfile une cagoule et devient Kerchak - en référence au gorille Kerchak dans Tarzan.
C'est dans ce contexte que naït Sabor, premier single de l'artiste, qui comptabilise désormais plus de 6 millions d'écoutes sur Spotify.
"Au début je ne voulais pas partager ce morceau sur les réseaux, je me disais ‘c’est trop bizarre’, ‘c’est trop nouveau’, ‘les gens ne vont pas aimer’. Puis, je l’ai mis sur Twitter, mais vu comment ce réseau est méchant, j’ai verrouillé mon téléphone et je suis allé dormir", raconte Kerchak.
À son réveil, une bonne surprise l'attend pourtant. Contre toute attente, le morceau est apprécié et certains auditeurs saluent même la prise de risque innovante de Kerchak qui offre des sonorités jusqu'alors jamais explorées dans le rap français.
"Je pensais que les gens allaient me terminer, que j'allais pleurer tout seul dans ma chambre mais en fait ça a eu un effet totalement inverse", ajoute-t-il.
Un premier projet réalisé en 3 mois
Devant ces retours positifs, l'artiste poursuit sa lancée et publie en 2022 plusieurs morceaux sur TikTok. À l'heure où les remix accélérés de chansons explosent sur l’application de vidéos, la jersey de Kerchak, rythmée et dansante, trouve rapidement son public. L'artiste signe sur le label Blue Sky (MadeinParis, Frenetik, Gianni...).
L'été qui suit est productif pour Kerchak avec un enchaînement de freestyles, inspirés des différents personnages de Tarzan et la sortie de plusieurs singles: Beuh R, Blue, Calme-toi ainsi que Peur, en featuring avec l'un des rappeurs les plus en vogue du moment, Ziak.
Au sommet de sa popularité, celui que l'on surnomme le "pionnier de la jersey en France" partage ce vendredi son premier projet, sa mixtape Confiance, réalisée en trois mois en parallèle de ses études.
S'il enchaîne la semaine prochaine avec un BTS blanc, le rappeur qui cumule des millions de streams assure - à l'image du nom de son projet - être "confiant" pour la suite. "J'ai hâte de voir kiffer mon public. J'espère que c'est le premier projet d'une longue série", conclut-il.
