Kendji Girac blessé par balle : pronostic vital, urgence absolue… Ce que veulent dire ces notions médicales

La notion de « pronostic vital engagé » est utilisée pour communiquer avec les médias.
PHILIPPE LOPEZ / AFP La notion de « pronostic vital engagé » est utilisée pour communiquer avec les médias.

FAITS DIVERS - Les fans et les proches de Kendji Girac ont pu être rassurés : le pronostic vital du chanteur n’est pas engagé, suite à la blessure par balle au thorax qu’il a subie dans la nuit de dimanche 21 à lundi 22 avril. L’interprète d’Andalouse a été pris en charge par les secours sur une aire de communauté de gens du voyage à Biscarrosse, dans les Landes.

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Si l’on pensait, dans un premier temps, le pronostic vital du chanteur engagé, d’autres sources, dont les pompiers des Landes, ont démenti cette information en fin de matinée. La vie de Kendji Girac n’aurait en réalité jamais été en danger.

Une confusion qui souligne le flou qui peut régner autour de certaines notions médicales souvent utilisées dans les médias. Alors que signifie exactement le terme « pronostic vital engagé » ? Qu’est-ce qu’une « urgence absolue » ? Le HuffPost vous explique tout ça, avec l’aide de Laure Abensur-Vuillaume, médecin urgentiste au CHR Metz-Thionville.

Pronostic vital engagé

La notion de « pronostic vital engagé » n’est en réalité pas vraiment utilisée entre les médecins, selon Laure Abensur-Vuillaume, mais plutôt pour communiquer avec les familles, la presse et toutes les personnes qui « ne sont pas dans le milieu de l’hôpital ». « C’est un terme utilisé très fréquemment. Cela veut dire qu’il y a une menace imminente sur la vie du patient, un risque de décès », indique-t-elle.

Entre médecins, « on parle plutôt de telle pathologie, de telle gravité… » explique-t-elle. Et lorsque le pronostic vital n’est plus engagé, cela signifie que la situation médicale a été maîtrisée. « On a arrêté l’hémorragie par exemple », détaille la médecin, qui ajoute : « La situation est stabilisée et on espère une guérison, même si on n’est jamais à l’abri d’une dégradation. »

Urgence absolue

Il existe des termes officiels pour répartir les patients en fonction de la gravité de leurs blessures, à la suite d’événements impliquant beaucoup de victimes, comme les catastrophes naturelles ou les attentats. Ils sont indiqués dans la classification de la Société française de médecine de catastrophe, qui compte quatre types de victimes : celles en urgence absolue, en urgence relative, les personnes impliquées – qui n’ont pas de problème de santé aigu mais qui peuvent être choquées – et les personnes décédées.

Les victimes en urgence absolue sont les personnes qui ont un pronostic vital engagé à court terme et qui requièrent des soins immédiats. Cela comprend « tout ce qui nécessite une prise en charge urgente, comme les infarctus, les arrêts cardiaques, les hémorragies graves ». Les patients en urgence relative exigent des soins moins urgents, mais il existe un risque de dégradation : « Ils doivent recevoir des soins dans un délai raisonnable. »

Il existe un autre terme qui n’est pas officiel mais qui peut être utilisé : les personnes en « urgence potentielle ». Ce sont les victimes « qui peuvent passer en urgence absolue » car leur situation peut s’aggraver très vite, explique Laure Abensur-Vuillaume.

Blessé grave

Ce terme n’est lui non plus pas employé par le corps médical, mais plutôt par les secouristes, selon Laure Abensur-Vuillaume. Un « blessé grave » est une personne dont le pronostic vital pourrait être engagé, que les médecins devront traiter en priorité. Mais c’est un « terme un peu flou », indique la médecin, avant d’ajouter : « Si quelqu’un me dit qu’il y a un blessé grave, j’ai besoin d’en savoir plus. On est plus précis entre médecins. »

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