Yahoo Actualités Kendji Girac blessé par balle : peut-on vraiment vendre et acheter une arme à feu dans une brocante ?
FAITS DIVERS - Kendji Girac a-t-il vraiment acheté l’arme qui l’a blessé au thorax dans une brocante ? Trois jours après l’annonce de la blessure par balle du chanteur, de nombreuses zones d’ombre persistent sur le déroulé des faits. L’intéressé assure être le seul responsable, évoquant une mauvaise manipulation d’une arme à feu qu’il venait d’acheter et qu’il tentait de nettoyer.
Le musicien, qui selon l’AFP a pu être entendu ce mercredi 24 avril après-midi par les enquêteurs, avait expliqué, hors procédure, aux policiers avoir acheté un Colt 45 lors d’une brocante organisée dans la commune de La-Teste-de-Buch dimanche. Une arme du même modèle a été retrouvée sans chargeur dans un buisson près de l’aire d’accueil des gens du voyage de Biscarrosse où se trouvait Kendji Girac.
Une version des faits qui interpelle alors qu’il est normalement interdit de vendre et acheter ce type d’arme sur les étals, tout comme les armes blanches et les munitions selon le code de la sécurité intérieure.
Que des armes neutralisées et avec l’accord de l’organisateur
En effet, seules les armes dites neutralisées, à savoir rendues inoffensives (de catégorie D), peuvent être dans les vide-greniers et brocantes, à condition d’avoir l’autorisation de l’organisateur.
L’organisateur de la brocante dans laquelle le chanteur est censé avoir acheté le Colt a assuré à RTL ce mercredi 24 avril « ne pas avoir vu d’armes sur les stands ». « Le règlement que j’ai fait dit de ne pas avoir d’armes fonctionnelles, uniquement de collections », a déclaré cet homme nommé Dominique. Toutefois, « il y avait 70 exposants, je ne peux pas tout vérifier mais je n’ai pas vu d’armes sur les stands », a-t-il ajouté au micro de BFMTV.
Il va même plus loin en estimant que Kendji Girac n’est pas venu entre les étales du vide-grenier. « Sinon, il y aurait eu un attroupement de personnes », a-t-il dit à la chaîne.
Une vente très encadrée
Ce ne serait toutefois pas la première fois qu’un ou des vendeurs tenteraient de passer outre la loi pour vendre des armes létales. BFMTV évoque le cas d’un habitant de l’Orne en 2017 qui se présentait comme collectionneur et proposait un stand de munitions de chasse et de guerre à Rânes. Il a écopé de trois de prison avec sursis, un retrait de permis de chasse d’un an et une interdiction de porter ou détenir une arme pendant la même durée.
Comme le souligne 20 Minutes, la vente entre particuliers d’armes non neutralisées est très encadrée par la loi depuis juin 2018. Un armurier agréé doit être présent lors de ces transactions, si celles-ci ne sont pas constatées par un courtier titulaire d’une autorisation.
Leur mission est de vérifier qui est l’acheteur et s’il possède bien les pièces nécessaires pour acquérir ce genre d’arme à savoir un permis de chasser ou de tir sportif. Ils doivent également identifier les caractéristiques techniques de l’objet et consulter le Fichier national des interdits d’acquisition et de détention d’armes. Enfin, selon une note du ministère de l’Intérieur, ils sont chargés d’enregistrer la vente qui sera déclarée aux préfets du domicile de l’acheteur et celui du vendeur.
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