Kazakhstan : qui veut la peau des saïgas ?

Un troupeau de saïgas mort, au mois de mai, dans le centre du Kazakhstan, près de Derzhavinsk.

Quelque 120 000 animaux sont morts subitement en mai. Pollution, pluies exceptionnelles, bactérie, explosion d'une fusée : les raisons de l'hécatombe de ces antilopes recherchées pour leurs cornes restent mystérieuses.

Il a une drôle de tête, avec un museau en forme de trompe. Et deux cornes qui font son malheur : le saïga est une antilope vivant principalement dans les immenses steppes du Kazakhstan. Déjà très menacée par un braconnage intense depuis deux décennies – la corne de saïga entre dans la composition de dizaines de remèdes traditionnels chinois – l’espèce vient de subir un nouveau coup. Au mois de mai, la moitié du cheptel de cette espèce en voie de disparition, soit plus de 120 000 bêtes, a succombé à une maladie encore non identifiée. Pollution, pluies intenses, bactéries, ou même effets de la chute d’une fusée : les causes envisagées sont nombreuses.

Le saïga, un herbivore survivant des périodes glaciaires, représenté sur des gravures rupestres européennes et asiatiques, est coutumier des tragédies. On estime que pendant l’hiver 1971-1972, 400 000 animaux sont morts de faim, puis 100 000 quatre ans après. Les mâles, affaiblis par le rut, sont particulièrement touchés par les incidents climatiques, courants dans une région où l’amplitude de température peut atteindre 100°C entre l’hiver et l’été. Des épizooties déciment régulièrement les troupeaux : durant le seul mois de mai 1988, 270 000 bêtes sont mortes de maladie. Les attaques de loups font aussi d’importants ravages, bien que les saïgas soient de forts bons coureurs, capables de pointes à 100 km/h.

Armes automatiques et motos

L’espèce, qui a vu son aire de vie réduite au cours des millénaires jusqu’à vivre presque exclusivement dans les steppes du Kazakhstan, se régénère très vite, les femelles étant capables de mettre bas dès leur première année, en général de jumeaux, et ce jusqu’à l’âge de 10 ans.

En 1990, le cheptel kazakhstanais était estimé à un million de bêtes. Mais le saïga, déjà (...)

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