Que vaut « Katie », le roman inédit de l'auteur de la saga « Blackwater » ?

La maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture a dopé son succès grâce aux couvertures rutilantes de Pedro Oyarbide, qui font de chaque livre un objet décoratif. La saga est également proposée en coffret. - Credit:
La maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture a dopé son succès grâce aux couvertures rutilantes de Pedro Oyarbide, qui font de chaque livre un objet décoratif. La saga est également proposée en coffret. - Credit:

«Katie contient certains de mes meurtres les plus effroyables. C'est sans doute mon livre le plus cruel. C'était très amusant à écrire. » Dans cet épilogue à Katie, publié en 1982, avant sa saga Blackwater (1 million d'exemplaires vendus rien qu'en France), Michael McDowell, décédé en 1999, dit toute la jouissance paradoxale qu'il y a à écrire et à lire des horreurs.

Ce plaisir coupable confessé par celui qui fut aussi le scénariste de Beetlejuice et de L'Étrange Noël de monsieur Jack, de Tim Burton, n'est pas tout neuf : dès la première moitié du XIXe siècle, dans le monde anglo-saxon, un genre littéraire lui est consacré, le penny dreadful (« l'épouvante à un sou »). Ces feuilletons imprimés sur du papier bas de gamme et vendus à grande échelle, ciblant la classe populaire et les voyageurs des premières lignes ferroviaires, proposent à leurs lecteurs des histoires inspirées de faits divers réels. Agressions sanglantes, infanticides, viols, enlèvements : tout ce qui défraie la chronique se décline en récits croustillants.

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