Karl Olive veut des "lois d’exception" contre les grèves pendant les événements sportifs

Le député Renaissance assure toutefois ne pas vouloir interdire "les sifflets" comme ceux qui ont accueilli Emmanuel Macron lors de l’ouverture du Mondial de rugby.

Le sport, c’est sacré pour Karl Olive. Ce dimanche 10 septembre, le député Renaissance des Yvelines a dit tout le mal qu’il pensait des manifestations et grèves organisées pendant des évènements sportifs d’envergure, se disant « favorable » à des « lois d’exception » pour les empêcher.

« Tout n’est pas parfait mais de grâce, quand même, soyons fiers de notre pays. On va avoir les Jeux olympiques, 4 milliards de téléspectateurs, et on va encore se draper parce qu’une minorité vient siffler, vient faire des grèves de manière opportune. D’ailleurs, je serai pour des lois d’exception sur le sujet », a déclaré sur franceinfo Karl Olive.

L’ancien journaliste sportif réagissait aux sifflets qui ont accueilli et couvert le discours d’Emmanuel Macron lors de la cérémonie d’ouverture du Mondial de rugby le 8 septembre. Karl Olive minimise les huées : « il y a quand même peu de présidents qui rentrent sur le terrain avec une standing ovation », balaye-t-il.

Néanmoins, à moins d’un an des Jeux olympiques, il dit voir « d’un très mauvais œil » des manifestations ou préavis de grève déposés « par des syndicats opportuns » pendant les rendez-vous sportifs majeurs, « comme ça s’est passé pour la finale de la Ligue des Champions ».

Le 28 juin 2022, la finale de la LDC au Stade de France entre le Real Madrid et Liverpool a tourné au fiasco. En cause, une réponse policière inappropriée, selon un rapport indépendant, mais aussi une organisation défectueuse, alors qu’une grève sur le RER B qui dessert l’endroit a obligé les autorités à modifier le parcours et l’accès au stade. « Je serai favorable à des lois d’exception pour ces moments-là », assène Karl Olive.

« Bientôt l’ablation des cordes vocales pour empêcher les huées contre le roi Macron ? »

Ces propos ont fait bondir un certain nombre d’élus d’opposition, déjà échaudés par les remontrances de certains élus macronistes après les sifflets du stade de France. « Bientôt l’ablation des cordes vocales pour empêcher les huées contre le roi Macron ? », ironise le cadre de La France Insoumise Manuel Bompard. Le numéro 1 du PS Olivier Faure ajoute : « Quand 80 000 spectateurs, qui ne se connaissent pas, sifflent le président de la République, le sage s’interroge sur les raisons plutôt que de proposer une loi d’exception. La réponse est plus de démocratie, pas plus d’autocratie. »

« Le député Karl Olive souhaiterait que la loi impose aux Français de se taire lors des “grands moments” afin de ne pas y perturber le Président et montrer une image idyllique de la France. Leur vassalité n’a plus de limite… Même pas celle du ridicule », cingle aussi le sénateur LR de la Côte-d’Or Alain Houpert.

Face aux critiques, Karl Olive a insisté sur le fait qu’il ne souhaitait pas empêcher les sifflets. Mais il persiste : « Interdire les grèves – dans les transports par exemple — les veilles et avant-veilles de grands événements internationaux ne me paraît par incohérent. La notoriété de la France n’a pas à pâtir d’une minorité qui veut dégrader et pourrir systématiquement, gratuitement et sciemment l’image du pays à la première occasion », écrit-il sur X (ex-Twitter).

Le droit de grève étant inscrit et protégé par la Constitution, la mise en place d’une juridiction d’exception – réservée à des situations graves ou susceptibles de mettre en danger le pays – pour le restreindre est cependant peu probable.

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