Karine Deshayes : « Maintenant j’aime bien mourir sur scène »

La cantatrice Karine Deshayes chante Les Huguenots de Meyerbeer à l'Opéra de Marseille.  - Credit:(c) Aymeric Giraudel
La cantatrice Karine Deshayes chante Les Huguenots de Meyerbeer à l'Opéra de Marseille. - Credit:(c) Aymeric Giraudel

Elle fut longtemps estampillée « meilleure mezzo-soprano française » mais depuis une dizaine d'années, Karine Deshayes chante avec bonheur les rôles de soprano dramatiques. Après l'Armida de Rossini et Norma de Bellini, à Aix-en-Provence, l'été dernier, la voici ces jours-ci en Valentine des Huguenots. L'opéra de Giacomo Meyerbeer, créé en 1836, connut à l'époque un succès fulgurant au point de rester, jusqu'au milieu du XXe siècle, une valeur sûre des grandes maisons d'art lyrique.

Pourquoi donc ne donne-t-on plus que rarement cette fresque vibrante dont l'histoire d'amour au temps de la Saint-Barthélemy n'a rien à envier à La Reine Margot ? La belle production de l'Opéra de Marseille pourrait bien relancer une mode, ce que Karine Deshayes souhaite ardemment. « Meyerbeer, je suis fan ! » lance la cantatrice qui reviendra du reste à Marseille à la rentrée pour chanter un autre opéra du compositeur, L'Africaine.

Le Point : Pourquoi Les Huguenots est-il si peu monté ?

Karine Deshayes : C'est un opéra long, avec un plateau très chargé, beaucoup de solistes et de choristes… Il faut une grosse fosse d'orchestre. Même ici, à Marseille, certains musiciens jouent depuis les corbeilles car il n'y a pas de place pour tout le monde en bas ! Et il faut trouver de nombreux chanteurs du même niveau. À la création, il y avait les sept stars du moment à l'affiche des Huguenots, dont la Falcon (Cornélie Falcon, grande soprano dramatique du XIXe siècle, NDLR) dans le rôle de V [...] Lire la suite