Non, Kanye West n’a rien du génie incompris

“Pour les amateurs de Kanye West, la ligne de défense est la suivante : c’est un génie, un libre penseur, un surdoué inadapté”, souligne Charles M. Blow dans The New York Times. À en croire le chroniqueur politique, c’est précisément cette figure que cherche à incarner la star du rap.

“Je laisserai aux autres le soin de débattre si son talent, qui est certes remarquable, l’élève au rang de génie, poursuit l’éditorialiste. En revanche, je crois pouvoir dire que West est un agent perturbateur, un colporteur d’idées dangereuses. Dans ce domaine, c’est loin d’être un génie. Plutôt un idiot utile.”

Ainsi, Ye (le nom que le rappeur a pris à l’état civil en 2021) joue de ses allures de provocateur comme lorsqu’il arbore, le 3 octobre, lors d’un défilé de mode qu’il organisait à Paris pour sa marque de vêtement YZY, en marge de la Fashion Week, le slogan “White Lives Matter” (“La vie des Blancs compte”) – une réponse de l’extrême droite américaine au mouvement Black Lives Matter. “Les dernières frasques de West en matière de provocations stériles remontent à ce week-end [celui des 8 et 9 octobre], quand il a été exclu de Twitter et d’autres réseaux sociaux pour une série de posts antisémites.”

Casser le mythe

Les arguments développés par Charles M. Blow, dans le grand quotidien new-yorkais, invitent à laisser de côté l’aura du rappeur pour constater que ses prises de position ne sont finalement guère subversives ni ambiguës. “C’est juste un artiste noir qui régurgite des idées conservatrices, parfois proches de l’idéologie suprémaciste, comme si c’était les siennes.” Ainsi lors d’une interview sur la très droitière chaîne de télévision Fox News, pour expliquer son choix de message vestimentaire, “il a cherché à donner une cohérence à un salmigondis mêlant spiritualité, inspiration artistique, vécu personnel douloureux, mépris des institutions, positions antiavortement, racisme prétendument inversé et soutien à Donald Trump. C’est-à-dire, les idées phares de la droite dure d’aujourd’hui.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :