"Kaamelott - Premier Volet": Alexandre Astier révèle (une partie) des derniers secrets du film

Détail de la couverture du DVD de
Détail de la couverture du DVD de

Plus gros succès du cinéma français cette année avec 2.645.670 entrées, Kaamelott - Premier Volet n'a pas fini de livrer ses secrets. Le très mystérieux Alexandre Astier en dévoile quelques-uns dans les éditions DVD, blu-ray et prestige de sa fresque d'heroic fantasy, qui se déroule dix ans après la fin de la série culte et raconte l'affrontement entre le roi Arthur et son usurpateur Lancelot.

Un making-of - uniquement disponible sur l'édition prestige - permet en particulier de découvrir la méthode de travail d'Alexandre Astier sur ce très secret tournage organisé entre la région de Lyon et le sultanat d'Oman. Un document rare, tant l'homme-orchestre n'aime pas s'épancher.

"Justement, Monsieur Astier n'aime pas les making-ofs", confirme Fred Mortagne, le réalisateur de ce making-of. "Il fallait pondre un making-of qui serait différent de ceux qui existent déjà. Je voulais qu'on fasse quelque chose d'introspectif, sans interagir directement. Je voulais être juste témoin du tournage et ne pas interviewer les gens et les sortir de l'objectif principal qui était de faire le film."https://www.youtube.com/embed/NoUEzrss6ww?rel=0

On découvre dans ce making-of un Alexandre Astier très détendu, apportant des directions très précises à ses comédiens. "Il était très détendu", confirme Fred Mortagne, qui se souvient d'un "tournage hybride", entre superproduction et ambiance familiale. "Tout était très clair dans sa tête. C'est nécessaire pour faire un tel film. Il était très bien préparé, même si il y a beaucoup de choses qui s'écrivent au dernier moment."

"Raconter son costume sans spoiler, c’est compliqué"

Les révélations les plus intéressantes concernant la fabrication de Kaamelott - Premier Volet interviennent dans le commentaire audio du film par Alexandre Astier (avec ses enfants Ariane et Ethan, acteurs dans le film). On y apprend pêle-mêle que Philippe Nahon (Goustan le Cruel) aurait dû être dans le film (mais il est mort entre-temps) ; que Furadja, personnage clé des flashbacks, est inspirée de la sorcière de Hansel et Gretel ; qu'Alexandre Astier s'est beaucoup inspiré du jeu vidéo Age of Empires pour les scènes de bataille et que le fantôme apparaissant à la fin du film est celui du père de Lancelot, le roi Ban.

Astier étant Astier, il lève seulement un coin du voile sur les secrets de l'étonnant costume de Lancelot. "Raconter son costume sans spoiler [les films à venir], c’est compliqué", explique le réalisateur. "Je suis vraiment désolé pour ceux qui se posent toutes les questions sur le costume de Lancelot. Lancelot opère une transformation. Ce serait dommage que j’en dise plus." Selon ses dires, il serait inspiré par ces insectes vivant dans leur carapace: "Il est obligé de se baisser, pour lui donner cette attitude un peu cheloue."

Les secrets du Robobrole

Astier se montre un peu plus loquace sur Perceval. Il rétablit une vérité qui turlupine les fans depuis des années: Perceval est-il bon ou nul en math? "C’est les deux", répond Astier. "Il est très bon quand les choses sont très compliquées. Il est capable de regarder un château et de savoir instantanément combien de pierres il y a dans ce château. En revanche, après-demain, c’est une notion qui lui échappe. 3 + 2, il n’y arrivera jamais. Mais en revanche, compter des belligérants sur une plaine de bataille, il va y arriver."

Concernant le robobrole, cet étrange jeu ressemblant à la balle au prisonnier auquel joue Arthur, Alexandre Astier s'étend peu sur sa genèse. Impossible de savoir d'où lui vient l'inspiration pour cette scène surréaliste, un des grands moments du film: "Il n’y a absolument aucune improvisation. Tout est écrit. C’est très chiant à retenir. Un petit plaisir sadique personnel", indique le réalisateur.

"Les joueurs de robobrole sont en grande partie des rugbymen. Des gens habitués à la cascade. Ils sont vraiment chouettes. Evidemment, ce qu’ils font est très, très con. Il n’y en a pas un qui a trahi ça. Ils ont tous pris le truc au sérieux. Je les salue. Ils se sont tous impliqués dans le robobrole. Ils sont vaillants, énergiques, précis, personne n’a été blessé."

"Je suis fier des flashbacks"

Astier revient en détails dans le commentaire audio sur les critiques concernant les flashbacks. Le réalisateur assume ses choix artistiques, comme il l'a toujours fait: "Les flashbacks, ces plongées dans la mémoire d’Arthur adolescent, je suis obligé de le dire, c’est les choses dont je suis le plus fier dans le film. Dans les autres films qui utilisent des flashbacks, c’est toujours ce que je préfère. Il y a des gens qui n’aiment pas ça, je l’entends, mais moi j’adore ça. j’adore celui du Parrain II. J’adore quand on m’explique quelqu’un par le passé et qu’on me le montre."

Comme Astier l'a souvent souligné, Arthur est un roi dépressif, qui a tenté de suicider à la fin du Livre VI. Avec ces flashbacks, le réalisateur donne à comprendre les traumatismes de son personnage: "C’est un plaisir d’écrire [...] un passé inattendu [pour ses personnages] et d’installer une blessure chez Arthur, une connerie qu’il aurait faite lors de son adolescence. Je ne sais pas si c’est ressenti comme ça, mais il fait quelque chose qui le dépasse, qui est beaucoup trop lourd pour lui à porter."

Dans un moment de rage, Arthur tue Furadja. Le regard qu'elle lui jette avant de mourir va le hanter toute sa vie et conditionner chacun de ses faits et gestes, explique Astier: "Il sera traumatisé à vie par ce qu’il a fait. Il a tué dans le dos une femme, parce c’est sa seule réponse à toute cette violence. Je pense que cet événement dans sa jeunesse compte beaucoup dans le fait qu’il soit dépressif et qu’il n’arrive pas vraiment à surmonter cette dépression - et qu’il est incapable de se venger une deuxième fois et qu’il ne sera probablement plus capable de tuer quelqu’un. Ce que Lancelot prend pour de la faiblesse, de l’incompétence et de la couardise est en fait plus construit que ça." Un traumatisme qu'Astier va continuer d'analyser dans Kaamelott - Deuxième Volet.

Article original publié sur BFMTV.com