JUSTICE La grève perdure, Belloubet persiste

Les robes noires organisent une nouvelle «journée morte» ce mercredi pour protester contre le projet de loi de la garde des Sceaux, actuellement examiné par les députés. Au cœur de la lutte, le barreau de Rouen, à l’arrêt depuis le 4 décembre, rejoint par des confrères d’Ile-de-France, de Toulon et de Nice.

Les journées baptisées «justice morte» s’enchaînent depuis le mois d’avril, lorsque la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avait dévoilé son vaste projet de réforme. Cortèges «funéraires», bûchers de codes juridiques, grève des audiences : les avocats n’ont eu de cesse de manifester - avec force allégorie - leur hostilité à un texte qu’ils perçoivent comme une petite mort de la justice. Sans parvenir à faire fléchir la ministre. Le 4 décembre, le barreau de Rouen s’est spontanément mis en grève. A l’issue d’une assemblée générale, les avocats, échaudés par les débats chaotiques à l’Assemblée nationale, ont refusé d’assurer les audiences et décidé de filtrer l’accès au palais de justice. Un procès d’assises a ainsi été reporté après un long bras de fer avec la présidente de la cour et, chaque matin, les robes noires ont protesté devant les grilles.

«Au pas de charge»

«Nous faisions une résistance symbolique, raconte le bâtonnier, Me Eric di Costanzo. La police nationale est arrivée vendredi, ils ont bousculé des confrères dans la cour du palais, l’un s’est retrouvé à terre. Un autre a eu la boutonnière de sa robe déchirée. Cela a créé un émoi très important dans la profession, j’ai reçu énormément de messages de soutien des autres barreaux.»

Devenus les piliers de la colère, ils ont été rejoints sur place par des confrères parisiens tandis que les barreaux d’Ile-de-France, Toulon et Nice décidaient eux aussi, lundi, de boycotter des audiences. «Lorsque le juge, garant des libertés et des droits fondamentaux, sera entièrement remplacé par un avocat, un notaire, un médiateur, un conciliateur, un directeur de CAF, un algorithme, que sera l’avenir de notre institution (...)

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