Jusqu’où la livre libanaise peut-elle dégringoler ?

Il y a encore trois ans, 1 dollar américain s’échangeait pour 1 500 livres libanaises (LBP), selon le taux officiel. Cet été, au Liban, il s’achète désormais sur le marché parallèle entre 25 000 LBP et 30 000 LBP, soit vingt fois plus.

Et “si rien n’est fait, ce taux ira jusqu’à 110 000 livres [libanaises] le dollar en 2026”, écrit le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour, citant un rapport de l’Institut de la finance internationale (IFI), qui rassemble plusieurs centaines de grandes banques dans le monde.

Le Liban est plongé depuis trois ans dans une crise économique d’une ampleur inédite, considérée comme l’une des trois plus importantes depuis 1850 par la Banque mondiale, marquée par des pénuries en tout genre, des restrictions bancaires et la chute vertigineuse de la monnaie locale qui ont provoqué un appauvrissement généralisé de la population. Une grande partie de celle-ci fait porter la responsabilité de la situation à la classe dirigeante inchangée depuis des décennies, accusée d’incompétence et de corruption.

“Scénario catastrophe”

La projection d’un taux de change de 110 000 LBP pour 1 dollar en 2026 se fonde sur un “scénario catastrophe” proposé par l’IFI tablant sur l’absence de mise en œuvre de réformes cruciales et, ainsi, sur l’échec de l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI), ce qui laisserait le pays sans aide financière internationale.

En avril dernier, le FMI a annoncé la signature avec les autorités libanaises d’un accord préliminaire sur un programme d’aide de 3 milliards de dollars sur quatre ans, à la condition que Beyrouth lance enfin des réformes structurelles.

Dans ce scénario, la Banque centrale sera forcée de puiser dans ses réserves obligatoires, la majorité des dépôts des citoyens bancarisés ne seront plus accessibles, tandis que la pauvreté et le chômage continueront de croître. Sur le marché des changes, écrit L’Orient-Le Jour, la livre libanaise atteindrait 40 000 LBP pour 1 dollar d’ici à la fin de l’année et, donc, 110 000 LBP en 2026.

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