Jura : une vingtaine de renards tués, leurs cadavres retrouvés au bord d’un ruisseau

Entre vingt et trente cadavres de renards, dans différents stades de décompositions, ont été trouvés le long d’une rivière dans le jura. Photo d’illustration.
ICHAUVEL / Getty Images Entre vingt et trente cadavres de renards, dans différents stades de décompositions, ont été trouvés le long d’une rivière dans le jura. Photo d’illustration.

ENVIRONNEMENT - Un « carnage scandaleux ». Entre vingt et trente cadavres de renards ont été retrouvés ce lundi 11 mars au bord d’un cours d’eau à Fort du Plasne (Jura). « C’est un promeneur les a découverts en marchant au bord de la rivière. Il a d’abord vu un cadavre, puis deux, puis dix et ainsi de suite… », rapporte au HuffPost le centre de soin pour animaux sauvages Athénas, qui a été le premier prévenu de la situation. Photos à l’appui, comme vous pouvez le voir ci-dessous, l’organisation annonce son intention de porter plainte pour « atteinte à l’environnement ».

Pour le directeur du centre de soins, Gilles Moyne, il s’agit d’un « carnage illégal ». En France, le renard n’est pas une espèce protégée, les chasseurs ont droit de le tirer. En revanche, le fait d’entreposer ainsi des cadavres peut être dangereux pour la santé publique et l’équilibre écologique, et est donc interdit par la loi. Or, selon les premières observations d’Athénas, « les états de décompositions des cadavres sont divers : certains sont là depuis plusieurs mois, d’autres ont été tués récemment. Cela veut dire qu’il s’agit d’une pratique régulière et courante de déposer ici des renards morts ».

Des risques pour l’environnement et pour l’eau potable

Plus encore, plusieurs de ces renards ont été déposés le long de la Lemme, et leurs pattes trempent dans la rivière. « C’est d’une inconséquence totale ! », déplore Gilles Moyne auprès du HuffPost. « La Lemme est un affluent d’une autre rivière sur laquelle il y a des points de captage pour l’eau potable. Ces cadavres sont donc non seulement une menace pour la biodiversité, mais aussi pour les citoyens. »

En effet, les cadavres d’animaux peuvent être vecteurs de maladies infectieuses ou parasitaires. La surcharge organique a également pu avoir un impact sur la faune aquatique de la rivière : en se décomposant, les cadavres surchargent l’eau en nutriments, ce qui vient perturber son équilibre, favorise la croissance d’algues et diminue sa qualité.

« Ça, ce n’est pas de la chasse, c’est un massacre gratuit »

« Ça, ce n’est pas de la chasse, c’est un massacre gratuit », a déploré sur son compte Twitter le journaliste Hugo Clément. Pour le moment, le ou les responsables de cette scène n’ont pas été identifiés. Le centre Athénas souligne cependant que les renards ont été tués « par balle à l’avant du corps, au niveau du poitrail », ce qui est un tir académique enseigné aux chasseurs. « Nous ne pouvons pas dire qu’il s’agit de l’œuvre d’un chasseur, mais c’est certain qu’il s’agit de quelqu’un d’habitué du tir sur animaux », indique Gilles Moyne.

Le directeur d’Athénas signale par ailleurs que les renards sont nécessaires à l’équilibre écologique : ils sont par exemple utiles pour limiter la maladie de Lyme, car ils consomment les petits rongeurs qui en sont le vecteur. En tant que prédateur, le renard permet également de réguler les populations de petits mammifères, d’oiseaux et d’insectes.

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