Juliette Binoche tient à rassurer André Téchiné après son interview dans « Libération »

Juliette Binoche, ici au mois d’avril 2024, à New York.
Dominik Bindl / Getty Images Juliette Binoche, ici au mois d’avril 2024, à New York.

CINÉMA - Juliette Binoche reprend la parole. Ce lundi 6 mai, l’actrice française s’est exprimée sur son compte Instagram pour prendre la défense d’André Téchiné, une dizaine de jours après son témoignage dans Libération dans lequel elle a livré les dessous délicats d’un tournage avec le réalisateur de 81 ans.

« Cher André, une amie a rencontré hier soir Thierry Klifa, qui lui a dit que tu étais dans le plus grand désespoir. J’en suis désolée car là n’était évidemment pas mon but, commence-t-elle en préambule. J’ai décrit dans le papier de ’Libé’ quelques situations de mes débuts à une époque difficile pour les jeunes actrices. »

Au quotidien, elle a notamment décrit les conditions de tournage du film Rendez-vous en 1984 : « froid, nudité, humilité ». « Et parfois humiliation, a-t-elle confié. J’acceptais tout avec fougue. À chaque fois qu’on tournait une scène de sexe, le producteur Terzian s’installait devant sur le plateau avec son gros cigare à la bouche. Mais sa présence ne pouvait entamer ma ferveur, j’étais trop occupée à tourner les scènes difficiles qui m’attendaient : me faire cracher dessus, mimer une pipe et prétendre faire l’amour sur des escaliers. »

Ce lundi, Juliette Binoche revient sur ses mots. « ’Rendez-vous a fait partie de ces difficultés, mais pas avec toi. Je savais les scènes que j’allais tourner, écrites dans le scénario et j’étais d’accord pour me jeter dedans. Tu ne m’as jamais obligée à rien. La finesse de tes directions chuchotées à mon oreille m’était précieuse et reste de grands moments dans mon histoire d’actrice », précise-t-elle sur Instagram.

« Je t’aime et pour toujours »

Avant d’assurer qu’une partie de l’interview, dans laquelle elle sous-entend avoir pris la défense d’André Téchiné, aurait été coupée. Ce qu’Olivier Lamm, journaliste au service Culture de Libération, dément. « Mille échanges et modifications ont été appliqués à sa demande, dans un texte qu’elle a largement réécrit elle-même », indique celui-ci sur X (anciennement Twitter).

« Je voulais m’assurer de te le dire et de le faire savoir, car ton nom n’est pas à confondre avec d’autres. Je t’embrasse, je t’aime et pour toujours, Juliette », conclut la star du cinéma français.

Depuis le mois de mars, André Téchiné est quant à lui visé par une enquête, ouverte par le parquet d’Évreux après la plainte pour « harcèlement sexuel » déposée par un comédien du nom de Francis Renaud. Il accuse notamment le cinéaste de « lui avoir caressé la main et lui avoir dit qu’il le troublait ».

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