Jules Verne, «un buveur de lait, un philosophe amène, un parfait conseiller municipal»

Jules Verne (photo non datée).

Un jour de décembre 1897, le journaliste Adolphe Brisson décide d'aller rencontrer l'auteur de «Cinq semaines en ballon» chez lui, à Amiens. L'écrivain très populaire, qui approche des 70 ans et a publié une cinquantaine de titres, lui apparaît loin de l'image qu'il s'en était faite.

A la fin de l’année 1897, Adolphe Brisson, grand admirateur de l’œuvre de Jules Verne, vient lui rendre visite dans sa maison de la rue Charles-Dubois à Amiens. Son récit paraîtra dans l’édition du Temps du 29 décembre 1897. Depuis vingt-cinq ans, l’écrivain a quitté Paris pour la ville natale de sa femme et y vit dans une belle demeure. Très affable, Jules Verne reçoit le journaliste à déjeuner avec son épouse dans la cuisine. Brisson découvre un homme doux et presque timide, qui parle d’une voix discrète. Le contraste avec la stature de ses personnages le surprend d’emblée. «Cet homme qui imagina tant d’aventures extraordinaires, ne ressemble point à ses héros, ni au capitaine Hatteras, qui découvrit le pôle, ni à Michel Ardan, qui voyagea dans la lune, ni au capitaine Nemo, qui parcourut le fond des mers, ni à Hector Servadec, ni au rapide Phileas Fogg.»

Jules Verne lui fait visiter sa demeure amiénoise et même sa chambre aux dimensions très modestes. Puis il raconte de très bonne grâce son parcours littéraire au journaliste, en particulier sa rencontre avec Pierre-Jules Hetzel, qui deviendra son éditeur. Hetzel a lu sa nouvelle un Drame dans les airs (parue en 1851) et diagnostique : «Vous venez de fonder un genre, tout au moins de renouveler d’une façon piquante, un genre qui paraissait épuisé.» L’écrivain ensuite ne cessera plus d’écrire et de publier régulièrement, avec grand succès. A Adolphe Brisson, il avoue que ses manuscrits lui coûtent «un effort considérable», et qu’il les «recopie et remanie plusieurs fois avant de les livrer à l’imprimeur». Il confie également devoir Vingt mille lieues sous les mers à George Sand. Il montre à son interlocuteur une (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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