Manuela Carmena, une juge incorruptible à la tête de Madrid

La future maire de Madrid, Manuela Carmena, le 20 mai 2015 à Madrid

La septuagénaire fantasque, égérie de la gauche radicale ralliée aux socialistes qui promet de geler les expulsions, a été élue ce samedi à la mairie de Madrid.

La plus originale des candidates aux élections municipales du 24 mai prend les rennes de la capitale espagnole. Après trois semaines de tractations, de conciliabules, de réunions secrètes et de folles rumeurs, l’ancienne magistrate Manuela Carmena, une septuagénaire qui circule à bicyclette et tient une boutique de vêtements confectionnés par des prisonniers, va occuper un trône que la droite détenait depuis les années 90. Elle a été intronisée ce samedi lors du premier conseil municipal, obtenant la majorité absolue des 57 conseillers.

Carmena et Carmona

Le chemin du rapprochement a été semé d’embûches : avec 20 élus (autant que la rivale conservatrice Esperanza Aguirre), l’ancienne juge devait absolument convaincre le candidat socialiste Miguel Carmona de lui apporter son soutien. Cet appui a été obtenu de haute lutte par Manuela Carmena, chef de file d’une de ces plateformes d’Unité Populaire constellées de miniformations et de candidats indépendants, qui ont percé dans la plupart des grandes villes, notamment Barcelone, Saragosse ou Cadix.

Au bout de cette négociation délicate, le socialiste Antonio Miguel Carmona – la proximité de leurs noms de famille leur a valu toutes sortes de commentaires ironiques dans les réseaux sociaux – a cédé sur presque toutes les exigences posées par la fantasque septuagénaire. De sorte que les deux leaders, le chevronné dirigeant socialiste et la néophyte égérie de la gauche radicale, se sont entendus sur un programme en six points, qui ont de quoi inquiéter l’opposition conservatrice et les puissants lobbies de la capitale espagnole.

«Surcoûts» et «moralisation»

Le premier point est un audit de la dette publique devant permettre de déceler des «surcoûts» dans la précédente gestion municipale ; il s’agit surtout de savoir comment la première ville espagnole a pu s’endetter à (...)

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