Une juge enquête sur l'exposition d'un ouvrier à l'amiante dans le métro parisien

Depuis le 12 octobre, une information judiciaire au pôle santé publique du Tribunal judiciaire de Paris est ouverte concernant une possible exposition à l'amiante dans le métro parisien.

La RATP et un sous-traitant ont-ils exposé des ouvriers voire des usagers à l'amiante ? Une juge d'instruction enquête depuis octobre après la plainte d'un ouvrier qui estime avoir été mis en danger pendant 20 ans lors de travaux nocturnes de réfection des stations du métro parisien.

"Nuages de poussière"

Depuis le 12 octobre, une information judiciaire au pôle santé publique du Tribunal judiciaire de Paris est ouverte pour "mise en danger d'autrui" et "emploi de travailleur dont l'activité l'expose aux rayonnements ionisants sans évaluation des risques conforme" ni "respect des règles de prévention", a confirmé le parquet de Paris à l'AFP.

Pascal (prénom modifié), embauché chez ERI en 2001 et en arrêt de travail depuis 2020, a été entendu début décembre. Début février, cet ouvrier de 39 ans devenu chef d'équipe a raconté à l'AFP son travail nocturne sur le réseau électrique des emblématiques stations : "On casse tout à la masse et au burin, on enlève tout ce qui est ancien câbles, ancien appareillage, armoires électriques, puis on repasse tout à neuf".

Il affirme avoir travaillé peu ou prou sans équipement de protection respiratoire pendant 20 ans, et n'avoir été informé de la présence d'amiante dans les réseaux électriques du métro qu'il démantibulait que fin 2015. Malgré l'apparition cette année-là du "risque amiante" sur sa fiche de poste, l'équipement de protection complet continue selon lui à être rarissime, et aucune mesure de confinement des zones sous travaux n'est mise en place.

Racontant être, pour une fois, équipé de la tête aux pieds lors d'un chantier à la station Réaumur-Sébastopol fin juin 2017, Pascal décrit sa surprise : "On lève une plaque. Je demande où est l'amiante. On me désigne un trou, que j'avais moi-même cassé au marteau sans aucune protection" plusieurs années auparavant. Il dit alors se "rendre compte" que "tout ce qu'on cassait", parfois "à la main et en t-shirt", depuis des années dans des "nuages de poussière", contenait de l'amiante.[...]

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