Judo: Riner, Cysique et Khyar au Tadjikistan pour les places de tête de série aux JO

-57kg: Sarah-Léonie Cysique, quitter la 8e place

Avant ce tournoi estampillé Grand Chelem, la judoka de Boulogne-Billancourt occupe la 9e place du classement olympique. La huitième en fait car il y a deux Canadiennes devant elle. Si elle reste à cette position, elle pourrait retrouver en quart de finale des JO soit Christa Deguchi soit Jessica Klimikait. Les deux Canadiennes dominent la catégorie. Avantage pour l’instant à Deguchi pour obtenir la sélection dans le pays à la feuille d’érable. Deguchi c’est l’épouvantail des moins de 57 kilos, elle est double championne du monde et grosse favorite à l’or olympique.

Cysique l’a battue une fois en six confrontations. Grimper dans la hiérarchie la placerait dans un quart plus simple aux Jeux olympiques. Tête de série numéro 2 au Tadjikistan, Cysique aura un chemin très européen pour tenter de rejoindre la finale, potentiellement face à Klimkait. Ce chemin est accessible pour la vice-championne olympique de Tokyo. Une finale, c’est 700 points et un possible bond dans le top 4 des 57 kilos. Mille points en cas de victoire. Mais il y aura les Mondiaux mi-mai à Abou Dhabi où beaucoup de points seront en jeu. Le pécule tadjik pourrait se révéler une épargne très intéressante.

-66kg: Walide Khyar, entrer dans les 8

Avec 3024 points au classement olympique, Walide Khyar émarge à la 15e place, la 13e si on ôte les deux Mongols et Ouzbeks en double. La 8e place, synonyme de tête de série à Paris, est à 3832 points. Pour dépasser ce total, le Parisien a besoin d’une victoire dès le Tadjikistan. Lui n’est pas sur la même logique que Cysique. Il sera dans deux semaines aux Mondiaux à Abou Dhabi où les points sont doublés par rapport ce Grand Chelem. C’est donc en deux étapes que Khyar peut construire sa montée vers une place de tête de série.

L’un de ses grands frères, comptable, lui prépare des projections en points avant chacune de ses sorties pour lui expliquer les enjeux. A Douchanbé, le troisième des Mondiaux 2023 est tête de série numéro une. Route très escarpée à prévoir ce vendredi. Potentiellement un Ouzbek d’entrée puis peut-être le jeune turc Demirel, sur la lancée de sa médaille européenne le week-end dernier à Zagreb. En demie, ce serait le Tadjik Dzhebov que le Français vient de battre en Turquie. Khyar a l’œil fixé sur Paris 2024 pour ses 2e JO après Rio 2016, dans cette catégorie, un tirage protégé ne serait pas de refus. Comme faire un petit bond en avant dès ce vendredi.

+100kg: Teddy Riner, encore grimper

Au cours des derniers mois, le Guadeloupéen a parfois expliqué qu’il chercherait à avoir la meilleure position possible au classement olympique, parfois non. Il n’a pas oublié Tokyo et le risque de tomber sur un quart de finale poisseux, perdu contre le Russe Tamerlan Bashaev. En s’alignant au Tadjikistan, il vient peut-être mettre le dernier coup à une place de tête de série aux JO. Actuellement 8e avec 4000 points, Teddy Riner a sept concurrents dans le viseur.

S’il venait à l’emporter ce dimanche dans l’ancienne Stalinabad, il pourrait, dans le meilleur des cas (improbable c’est vrai), grimper à la deuxième position, derrière le Russe Inal Tasoev, solide leader avec 6400 points.  Dimanche, il a une demie potentielle face au Finlandais Martti Puumalainen, placé devant lui au ranking (4014 points). Un premier affrontement intéressant contre le champion d’Europe 2023, spécialiste de mouvement d’épaule. Pour les points mais aussi avoir dans les mains ce garçon dangereux avant Paris. En finale, ce pourrait être le local Temur Rakhimov, ex-numéro un mondial, éparpillé en 30 secondes par Riner il y a un an aux Mondiaux pour leur seul affrontement à ce jour. Restera les Mondiaux, le triple champion olympique ira-t-il pour pousser un peu le classement? Ou restera-t-il au frais? C’est la dernière inconnue de son olympiade.

Article original publié sur RMC Sport