Juan Carlos, roi émérite qui démérite

Juan Carlos le 1er avril.

Quatre ans après son abdication, l'ancien roi d'Espagne est accusé par son ex-maîtresse de l'avoir utilisée pour cacher de l'argent en Suisse. Le tribunal suprême décidera s'il doit ou pas être mis en examen.

Ce monarque qui avait abdiqué en 2014 en faveur de son fils Felipe désormais Felipe VI pensait bien couler depuis une retraite doucereuse, plaisante, certes sans les fastes d’un roi en exercice, mais aussi dans la situation avantageuse de celui qui se situe en retrait. Dans le cas de Juan Carlos, chef d’Etat espagnol depuis que le général Franco lui avait cédé le flambeau, il y avait des raisons de se sentir soulagé, lui qui ces dernières années a causé et alimenté une série de scandales ayant terni la belle image d’une monarchie plutôt populaire : ses chasses illégales en Afrique, ses nombreuses amours extraconjugales, son implication dans l’affaire Noos, cette fondation dirigée par son beau-fils Iñaki Urdangarin condamné à six ans de prison pour «fraude fiscale» et «détournement d’argent public». Depuis, la Maison Royale a fait le dos rond, expulsé l’éconduit et se croyait sorti d’affaire avec le nouveau roi, Felipe VI, tout juste un demi-siècle, immaculé et largement apprécié.

Chapelet d’accusations

Il se trouve que la retraite de Juan Carlos n’est plus un havre de paix. Sous son règne, ce roi qui avait avorté un coup d’Etat en février 1981 aurait aussi cultivé une édifiante part d’ombre : accumulant une fortune considérable sur des comptes suisses ; ne faisant pas de différence entre le légal et l’illégal; en touchant des commissions millionnaires sur des marchés d’Etat (notamment 80 millions d’euros sur la vente du train rapide espagnol en Arabie Saoudite) ; en utilisant des hommes de paille pour alimenter divers négoces frauduleux ; et, enfin, en mettant à profit l’amnistie fiscale du gouvernement Rajoy en 2012 pour rapatrier (et donc blanchir) une partie de sa mystérieuse fortune. Autant d’accusations qui flottent depuis des années sur (...)

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