“Journée de l’Europe” annulée : tensions entre Israël et l’Union européenne

Chaque année, le 9 mai, les 27 ambassadeurs de l’Union européenne en poste à Tel-Aviv célèbrent la “Journée de l’Europe”. À cette occasion, les diplomates européens organisent une réception à laquelle un ou plusieurs membres du gouvernement israélien sont invités à prononcer un discours.

Mais dans Ha’Aretz, le journaliste Amir Tibon révèle que, cette année, “les Européens ont annoncé qu’ils annulaient purement et simplement la réception diplomatique et, ce faisant, les discours des ministres israéliens”. Pourquoi une telle volte-face ? “Dans un communiqué, Steffen Seibert, l’ambassadeur de l’Allemagne, un État qui compte pourtant parmi les critiques les moins virulents d’Israël, explique que lui et ses collègues européens ne veulent pas offrir une tribune à un personnage dont les opinions contredisent les valeurs défendues par l’Union européenne.”

Le personnage en question est Itamar Ben-Gvir, chef du parti suprémaciste juif Otzma Yehudit (“Pouvoir juif”), propulsé à la tête d’un tout nouveau ministère de la Sécurité nationale et concepteur d’une “garde nationale” assimilée par tous les éditorialistes israéliens à une “milice personnelle”.

“Sur les 27 États européens représentés à Tel-Aviv, deux se sont abstenus, la Hongrie et la Pologne, soit les deux seules démocraties illibérales de l’UE”, précise Amir Tibon.

Cynisme ou provocation ?

L’opposition parlementaire, menée par Yesh Atid (“Il y a un avenir”, le parti centriste de l’ancien Premier ministre Yaïr Lapid) et le Camp étatique (le parti de droite modérée de l’ancien ministre de la Défense Benny Gantz, parti ayant le vent en poupe selon les derniers sondages), a dénoncé une “provocation cynique et irresponsable envers une Europe qui reste un partenaire indispensable”.

“Cynisme”, tranche Amir Tibon. “En réaction au camouflet de l’UE, Itamar Ben-Gvir, le ‘suprémaciste provocateur et décomplexé’, a publié le communiqué suivant : ‘Il est dommage que l’Union européenne, qui prétend représenter les valeurs de la démocratie et du multiculturalisme, succombe à un boycott antijuif digne de l’Europe des années trente.’

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