Le son du jour #207 : urbain comme Cubenx

Pour son nouvel album, le producteur mexicain Jorge Reyes s'inspire des espaces urbains, des lisières aux ruelles des quartiers historiques, et de ce qu'ils font à l'esprit humain.

Avis à nos amis citadins qui se rendent sur leur lieu de travail en Porsche Cayenne : Fractal City, le nouvel album du producteur mexicain Cubenx, n’est pas du tout fait pour eux. Comme il l’explique lui-même en préambule à son écoute, Jorge Reyes a imaginé ses textures et la manière dont il pourrait accompagner l’auditeur en pédalant : «En faisant du vélo le soir avec un ami, on a pu s’éloigner du centre-ville vers la banlieue de Paris. Les contrastes sont flagrants. Tu passes des quartiers chics aux cités-dortoirs, des zones industrielles aux camps de caravanes improvisés. Mais il y a une espèce d’énergie dans cette hétérogénéité qui te pousse à continuer de pédaler pour aller plus loin.» A l’instar des écrivains marcheurs (la tradition psychogéographique des Guy Debord, Philippe Vasset, Iain Sinclair et autres Will Self) dont la littérature puise sa poésie et son horizon dans les structures invisibles de l’espace urbain, Fractal City sublime béton, vieilles pierres, lisière et gentrification en une musique électronique profonde de champ et accidentée, entre ambient hyperactif et techno à contempler. L’avantage sur les livres de ses prédécesseurs, c’est qu’on peut l’écouter en sillonnant les rues de sa ville, littéralement.

L’album est disponible chez Infiné Music. Cubenx jouera mercredi à La Machine dans le cadre du MaMa Festival.

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