Des joueurs de pétanque de Montmartre luttent contre leur expulsion

On connaissait surtout Montmartre pour son Sacré-Cœur, ses portraitistes et ses moulins mais moins pour son club de pétanque. Le Clap, pour Club Lepic Abbesses Pétanque, se réunit sur un emblématique terrain du quartier depuis 1971. Mais les habitudes des boulistes de la butte pourraient changer.

L’été dernier, la Ville de Paris a décidé de céder le terrain à l’hôtel voisin pour créer un parc ouvert aux habitants. Face à l’opposition du club de pétanque, la mairie a saisi le Conseil d’État, qui a ordonné le 3 avril son expulsion dans les quinze jours.

Alors depuis le 19 avril, les adhérents du Clap se mobilisent et occupent les lieux. “Les 300 membres du club s’opposent à l’avis d’expulsion et ont dressé des tentes sur le site. Ils déclarent qu’ils comptent occuper les lieux vingt-quatre heures sur vingt-quatre jusqu’à ce que la mairie accepte de négocier pour trouver un compromis”, rapporte The Times.

Ils dénoncent un projet qui s’apparente à du “greenwashing” et expliquent lutter contre le surtourisme et la “gentrification” qui touchent le quartier. En effet, “le quartier pittoresque qui constituait l’un des décors du film Amélie Poulain est aujourd’hui un aimant à touristes. Le prix de l’immobilier crève le plafond et on compte parmi ses habitants aisés des célébrités comme le réalisateur Claude Lelouch”, pointe The Times.

La mairie assure chercher une solution pour que le Clap puisse continuer à jouer malgré le réaménagement du terrain. De son côté, l’hôtel promet que le terrain ne sera pas utilisé pour une expansion mais plutôt pour offrir “un espace vert à tous les Parisiens”.

Le Clap a lancé une pétition qui a recueilli près de 10 000 signatures. Par ailleurs, le journal britannique explique que “le club a obtenu le soutien de plusieurs personnalités. L’acteur Fabrice Luchini, qui est très connu en France, a déclaré : ‘Il est essentiel de résister pour empêcher Montmartre de devenir une caricature de commercialisation des espaces. Le tourisme, c’est très bien, mais nous voulons une ville vivable, pas seulement une ville visitable, et ce club fait partie de la vie locale.’

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