Un joueur brésilien privé définitivement de toute activité dans le football après des matchs truqués

Ce n’est que le début d’un scandale qui fait du bruit. Interdit de jouer au football définitivement, Marcos Vinicius Alves Barreira est le premier à tomber dans le scandale des matches truqués "pénalidade maxima". Un autre joueur du club Vila Nova, Gabriel Domingos a écopé d’une suspension de 720 jours ainsi que d’une amende de 15 000 reals, environ 5 000 euros. Le procureur en charge de l’enquête a déclaré qu’au moins 25 personnes, avec pas moins de 15 joueurs, étaient suspectées par le Tribunal supérieur de la justice sportive. Au Brésil, où le football est roi, les paris sportifs font fureurs et 19 des 20 clubs de première division sont sponsorisés par des sites de paris sportifs et bien qu’ils soient légaux depuis 2018, ils ne sont soumis à aucun cadre légal particulier.

Des sommes astronomiques

L’enquête a débuté en novembre 2022 après le signalement de Hugo Jorge Bravo, le président de Vila Nova, qui avait des soupçons sur l’issue de trois matches. Ce n’était pas la seule accusation du dirigeant puisqu’il a affirmé qu’un de ses joueurs était impliqué dans un pacte avec des parieurs pour provoquer un pénalty en échange de 30 000 dollars (27 950 euros). Pour truquer les matchs, les joueurs concernés provoquaient des pénalties à coup de tacle sur des joueurs sans ballons ou plaquage dans la surface. Le parquet soupçonne un réseau criminel "de juteux profits", les rémunérations des joueurs par ce biais allant de 8 000 à 27 000 euros. Au Brésil, le salaire moyen est de 392 euros par mois.

En 2022, 776 rencontres ont éveillé des soupçons dans le monde entier, 11% de plus qu'en 2021, selon l'agence Sportradar, chargée de la surveillance pour la CBF et la Fédération internationale (Fifa). Près d'un cinquième de ces rencontres a eu lieu au Brésil (139), une augmentation de 56% en un an, selon le quotidien brésilien O Globo. Pour lutter contre ce fléau, la fédération brésilienne de football prolonge son partenariat avec SportRadar. L’intelligence artificielle de cette entreprise étudie les matchs pour révéler d’éventuelles fraudes.

Article original publié sur RMC Sport