Jouer avec son père pendant l'enfance aurait des répercussions positives

Jouer avec son père pendant l'enfance aurait des répercussions positives

En observant 78 études, des chercheurs ont constaté que les moments de jeu entre un père et son enfant permettent à ce dernier de mieux contrôler ses émotions en grandissant.

Jouer avec son père pendant l’enfance procure des bénéfices pour toute la vie. Selon une étude, ceux qui ont joué avec leur père dès leur plus jeune âge parviennent plus facilement à contrôler leurs émotions quand ils grandissent. Pour parvenir à cette constatation, des universitaires de la Faculté d'éducation, de l'Université de Cambridge et de la Fondation LEGO ont rassemblé des études de ces quarante dernières années afin de mieux comprendre comment les pères jouaient avec leurs jeunes enfants. Les scientifiques ont utilisé les données de 78 études menées en Europe ou en Amérique du Nord entre 1977 et 2017.

S’il existe de très nombreuses ressemblances entre le jeu mère/enfant et le jeu père/enfant, les chercheurs ont noté quelques différences. Ces derniers pratiquent davantage des activités axées sur le physique : les chatouilles, des petites courses-poursuite ou des moments passés sur le dos. De même, les pères choisissent souvent des jeux plus physique, des jeux de poursuite ou des jeux bruyants. Et, en plus de faire beaucoup rire les enfants, les scientifiques assurent que ces moments de complicités aident les enfants à apprendre à contrôler leurs émotions. “Il est important de ne pas exagérer l'impact du jeu père-enfant car il y a des limites à ce que la recherche peut nous dire, mais il semble que les enfants qui bénéficient d'un temps de jeu raisonnable avec leur père en bénéficient en groupe”, précise Paul Ramchandani, professeur de jeu en éducation, développement et apprentissage à l'Université de Cambridge. Les chercheurs assurent que les pères jouent avec leurs enfants tous les jours.

Apprendre à gérer ses émotions

Les enfants qui jouissaient de temps de jeu de haute qualité avec leur père étaient moins susceptibles de présenter une hyperactivité ou des problèmes émotionnels et comportementaux. Ils semblaient également mieux maîtriser leur agressivité et moins enclins à s'en prendre à d'autres enfants lors de désaccords à l'école”, note l’étude. D’après le Pr Ramchandani, le lien peut venir du fait que l’activité physique aide à développer ces différentes compétences : “Le jeu physique crée des situations amusantes et excitantes dans lesquelles les enfants doivent appliquer l'autorégulation. C'est un environnement sûr dans lequel les enfants peuvent s'exercer à réagir. S'ils réagissent de la mauvaise façon, ils pourraient se faire dire, mais ce n'est pas la fin du monde - et la prochaine fois, ils se souviendront peut-être de se comporter différemment”.

Pour les enfants qui vivent dans des familles monoparentales, pas de crainte à avoir : “L'une des choses que notre recherche souligne à maintes reprises est la nécessité de varier les types de jeux auxquels les enfants ont accès, et les mères peuvent, bien sûr, soutenir le jeu physique avec les jeunes enfants”, rassure le Pr Ramchandani.