Joseph Kessel, l’écriture de l’aventure

En Palestine, en Sibérie ou en France, l’écrivain était un témoin attentif des événements qui l’entouraient. Ses enquêtes journalistiques, chroniques vivantes du XXe siècle, sont rééditées en quatre volumes.

En 1926, Joseph Kessel part observer en Palestine ce à quoi, jusque-là, il demeurait «étranger» : le sionisme, et l’établissement d’un foyer juif en Israël. Russe d’origine et juif, Kessel doit l’idée de ce voyage à sa fréquentation des exilés russes parisiens. Il partage avec eux des «ivresses admirables». Sur place, l’écrivain et journaliste s’émerveille : «Cette terre apaise aussitôt. Car c’est par sa paix surtout que la Palestine est forte, une paix faite de sérénité, d’intelligence.» Et nous, on croit rêver. Le volume qui rassemble, notamment, les reportages de Kessel en Palestine s’intitule le Temps de l’espérance. Aujourd’hui, si vous entrez là-bas, laissez toute espérance.

Les remarquables enquêtes signées de l’auteur du Lion et de Belle de jour sont rééditées en quatre volumes, dans la collection de poche des éditions Tallandier. Le hasard des rencontres, la liberté, la soif d’aventure qui s’en dégagent tranchent avec l’air de notre temps. Les articles sont ponctués de termes que l’on n’utilise plus : Kessel, en 1923, tombe dans un bar de Pigalle sur le fils de Tolstoï et parle de la «race» russe de cet homme pour en dresser l’éloge. Et lorsqu’il tient la chronique du procès de Pétain en 1945, pour France-Soir, le vieillard sous sa plume se nomme «le maréchal», jamais Pétain tout court : il reste en Joseph Kessel un brin de respect pour le vainqueur de Verdun qu’il a vu défiler le 14 juillet 1919 sur les Champs-Elysées. Cette «marche triomphale» est d’ailleurs le sujet de son tout premier reportage pour le vieux Journal des débats. Le reporter a 21 ans seulement, et déjà de belles preuves de courage et de talent à son actif. Le dernier reportage de ces quatre volumes date de 1961. Il s’agit du procès Eichmann, qui attire davantage de journalistes que (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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