Jordanie-Arabie saoudite : le mariage royal de la réconciliation ?

Quand le Royaume-Uni était encore un empire, le roi Hussein de Jordanie a pris pour épouse une Britannique, puis une Américaine. Dans le but de ménager ses soutiens, son fils Abdallah, le roi actuel, a épousé une Palestinienne. Le nouveau prince héritier, un autre Hussein, va se marier avec une architecte saoudienne.

Il y a un siècle, les Hachémites, qui ont toujours occupé le trône de Jordanie, étaient une dynastie influente du Moyen-Orient, mais ils sont ensuite devenus les parents pauvres comparés à leurs rivaux du Golfe, plus riches en pétrole.

Certains redoutent que l’Arabie saoudite, sous l’impulsion de son prince héritier, Mohammed ben Salmane, dit “MBS”, ne veuille faire de la Jordanie une sorte de fief. Il y a deux ans, la Cour de sûreté de l’État jordanien a accusé, sans les nommer, des puissances étrangères d’avoir voulu remplacer Abdallah par son demi-frère, Hamzah. Des accusations d’ingérence vigoureusement démenties.

MBS sera-t-il présent ?

Ce mariage pourrait-il mettre un frein aux ambitions de MBS ? Rappelons que la mariée est apparentée aux Soudaïri, un clan puissant qui a souvent conclu des mariages avec la maison des Saoud. Cette nouvelle alliance pourrait-elle encourager les Saoudiens à aider la Jordanie à rembourser ses dettes ?

La famille royale jordanienne, y compris la mère du prince héritier, la reine Rania, prend soin de ne pas étaler sa richesse de manière trop ostentatoire. Le mariage pourrait être relativement modeste.

Les observateurs du Golfe attendent de voir si MBS sera présent au mariage. Le prince saoudien n’est pas du genre à s’embarrasser des membres de sa famille et il n’a pas hésité à jeter en prison plusieurs d’entre eux. Il a plutôt l’habitude d’embrasser pour mieux étouffer.

En début de mois, il a beau avoir réservé un accueil chaleureux au président syrien, Bashar El-Assad, lors de sa première visite en Arabie saoudite depuis plus de douze ans, il lui aurait refusé une audience privée et exclu de donner le moindre dollar pour reconstruire le pays.

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