Jordan Bardella et le Rassemblement national en tête des élections européennes 2024 avec un score historique

POLITIQUE - Il a écrasé la campagne. Il écrase les résultats. Ce dimanche 9 juin, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a obtenu 32.4% des voix, selon les premières estimations IFOP - Fiducial pour TF1, LCI et Le Figaro. Un score parfaitement conforme à ce que mesuraient les instituts de sondages dans les derniers instants de cette campagne et qui confirme la place centrale prise par l’intéressé au sein du jeu politique.

Élections européennes 2024 : les résultats pays par pays compilés dans une carte

Ce résultat historique (le double de celui obtenu par la macroniste Valérie Hayer et un niveau inédit pour une liste aux européennes depuis les 43 % de Simone Veil en 1984) valide la stratégie adoptée par le parti d’extrême droite qui a choisi de nationaliser le scrutin, quitte à ne parler d’Europe qu’à la marge et à ne rien proposer de cohérent au regard des attributions du Parlement européen.

Ni son cafouillage sur sa mesure phare, la « double frontière », ni la présence de profils sulfureux sur la liste, ni ses relations avec les Allemands de l’AFD ou ni son bilan famélique d’eurodéputé n’ont produit le moindre effet négatif sur sa dynamique.

Au contraire, son débat face à Gabriel Attal, bien que compliqué sur le fond, lui a permis d’acquérir un nouveau statut, tout comme il lui a permis de jouer sur son terrain : la mise en scène d’un affrontement entre le Rassemblement national et Emmanuel Macron. Résultat : un score écrasant pour l’ambitieux de 28 ans, qui sera à la tête de la première délégation du Parlement européen, devant la très influente CDU allemande. Seule ombre au tableau pour le RN, son statut sur la scène européenne.

« Jour 1 de l’après-Macron » avec appel à la dissolution

Pour l’heure, le parti lepéniste souffre d’un cordon sanitaire, qui l’empêche de jouer les premiers rôles à Strasbourg et à Bruxelles. Mais avec plus de 30 parlementaires, Jordan Bardella aura un argument de poids pour tenter de rompre cet isolement politique. Mais est-ce vraiment l’essentiel pour le parti de Marine Le Pen ?

Comme dit plus haut, cette élection était perçue par la formation d’extrême droite comme un moyen de revendiquer le rôle de l’alternance à Emmanuel Macron. Raison pour laquelle Jordan Bardella appelle à la dissolution de l’Assemblée nationale et d’organiser de nouvelles élections législatives après la proclamation des résultats. « L’écart inédit, entre la majorité présidentielle et le premier parti d’opposition traduit un désaveu cinglant de la politique conduite. Le président ne peut rester sourd au message porté par les Français », a-t-il justifié, faisant de ce dimanche 9 juin le « jour 1 de l’après-Macron ». Le rapport avec le Parlement européen ? Aucun. Le rapport avec la présidentielle 2027 est, en revanche, limpide.

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