Jordan Bardella ne voit pas où est la « plus-value » pour la France d’accorder l’asile à des femmes afghanes
POLITIQUE - Sauver des vies humaines oui mais pas sans contrepartie. C’est la position du président du Rassemblement national Jordan Bardella qui estime ce mercredi 25 octobre que la France n’aurait pas dû accueillir les femmes menacées par le régime taliban en Afghanistan car elles n’apportent pas « de plus-value » au pays.
« Je ne vois pas la plus-value pour la société française d’accueillir des gens de Tchétchénie ou des gens d’Afghanistan », a considéré le leader d’extrême droite, sur franceinfo ce 25 octobre. L’eurodéputé RN était interrogé sur la politique migratoire française alors que l’examen au Parlement du nouveau projet de loi est prévu d’ici la fin 2023. « L’Afghanistan au regard du droit d’asile n’est pas un pays en guerre. L’Afghanistan est très certainement un pays en guerre civile compte tenu de l’arrivée des talibans au pouvoir mais ce n’est pas un pays en guerre », maintient le président du RN
🔴 Asile ➡️ "La France n’a pas vocation à devenir la patrie de tout le monde, au risque de n’être plus la patrie de personne", déclare Jordan Bardella. “Je ne vois pas la plus-value pour la société française d’accueillir des gens de Tchétchénie ou d’Afghanistan.” #8h30franceinfo pic.twitter.com/z7y4jXBMEQ
— franceinfo (@franceinfo) October 25, 2023
Selon les chiffres de l’Ofpra, sur 131 000 demandes d’asile faites en France en 2022, 17 000 concernaient des Afghans. Mais les chiffres de l’accueil des femmes afghanes, hors de ce circuit, sont infimes : seulement cinq, exilées au Pakistan, ont été accueillies en France en septembre 2023, une première depuis le retour des talibans au pouvoir.
L’humanité du RN ? « d’abord pour les Français »
Ce qui n’empêche pas Jordan Bardella de les dénoncer. « Je pense que la France n’a pas vocation à devenir la patrie de tout le monde au risque demain de n’être la patrie de plus personne », déclare-t-il, avant d’ajouter : « Quand on ouvre nos frontières à des gens qui viennent sur le sol français, qui bien souvent ne partagent ni nos modes de vie, ni notre langue, ni notre culture, qui parfois portent atteinte à la sécurité nationale, quelle est la plus value pour mes concitoyens, mes compatriotes et mon pays d’accueillir des peuples du monde entier sur le sol de la République française ? »
Le président du RN assume de mettre son « humanité (...) d’abord à l’égard des Français qui subissent tous les jours la violence de gens qui n’ont rien à faire sur le territoire français » et fustige le droit d’asile « devenu une filière d’immigration à part entière ».
Depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, les droits des femmes n’ont eu de cesse de diminuer : interdiction d’accéder à l’éducation secondaire et supérieure, privation de circulation dans certains lieux publics, obligation du voile intégral… La situation est telle que les Nations Unies évoquent un « apartheid de genre ». En parallèle une mobilisation internationale, portée notamment par Hillary Clinton et la prix Nobel de la paix Malala Yousafzai, se met en place pour réclamer la révision d’un traité en discussion sur les crimes contre l’humanité, en y incluant la ségrégation fondée sur le genre et ainsi la criminaliser.
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