Kerry veut accélérer l'envoi de casques bleus au Soudan du Sud

par Lesley Wroughton NAIROBI (Reuters) - Les Etats-Unis et les pays africains de la région sont décidés à faire appliquer la proposition d'envoi de troupes sous commandement de l'Onu au Soudan du sud, a déclaré lundi le secrétaire d'Etat américain John Kerry, lors d'une visite au Kenya. "Nous devons aller de l'avant concernant le déploiement d'une force de protection régionale", a-t-il estimé après une rencontre avec ses homologues de huit pays africains. John Kerry a indiqué que ses partenaires africains s'étaient mis d'accord sur une "procédure de mise en oeuvre immédiate" pour l'envoi de 4.000 soldats au Soudan du Sud. Le mois dernier, de violents combats à Juba, la capitale sud-soudanaise, ont fait à nouveau craindre une reprise de la guerre civile à caractère ethnique qui a éclaté en décembre 2013 entre partisans du président Salva Kiir, un Dinka, et de son rival et vice-président Riek Machar, un Nuer. Après près deux ans de guerre et plus de 10.000 morts et deux millions de déplacés, Riek Machar et Salva Kiir ont signé en août 2015 un accord de paix prévoyant la formation d'un gouvernement d'union. Après la reprise des combats, Riek Machar a trouvé refuge en République démocratique du Congo (RDC) pour échapper aux forces gouvernementales qui le traquaient, a annoncé l'Onu jeudi. John Kerry a estimé que les dirigeants, les partis politiques du Sud Soudan et les pays voisins devaient trouver une solution concernant Riek Machar mais que les combats devaient cesser dans tous les cas. "Nous incitons toutes les parties à s'engager à nouveau, en parole et en acte, à la pleine exécution de l'accord de paix", a-t-il affirmé. Lors de cette même conférence de presse, la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a plaidé pour l'envoi de troupes étrangères au Soudan du Sud "le plus tôt possible". Le gouvernement sud-soudanais s'est dans un premier temps opposé à ce que des troupes étrangères appelées à être déployées sur son sol soient placées sous commandement des Nations unies. Il dit désormais examiner la proposition. John Kerry a assuré que le nouveau contingent ne serait pas une force d'intervention mais protégerait les civils et les personnes qui oeuvrent pour la paix dans ce jeune pays d'Afrique. Après le regain de violences de juillet, Washington s'est particulièrement inquiété de l'attaque d'un hôtel de Juba par des hommes en uniforme qui ont tué un journaliste et violé des civils, notamment des travailleurs humanitaires. John Kerry se rendra mardi à Sokoto, au Nigeria, puis à Abuja, la capitale, où il aura des entretiens avec le président nigérian Muhammadu Buhari. (Laura Martin, Danielle Rouquié pour le service français)