JoeyStarr : « Je suis sous le joug du matriarcat »

Didier Morville, alias JoeyStarr, le 7 juin, à Paris. - Credit:Khanh Renaud pour Le Point
Didier Morville, alias JoeyStarr, le 7 juin, à Paris. - Credit:Khanh Renaud pour Le Point

Installé à une table de l'hôtel The Hoxton, son QG, il boit une liqueur de plantes, une Gauloise verte, au nom et à la bouteille aussi vintage que les lunettes fumées carrées qui trônent sur son nez. Le liquide émeraude, herbacé, roule dans cette gorge qui éructa, d'une voix oscillant entre le roucoulement rugueux et le rugissement, tant de tubes : « Ma Benz », « Seine-Saint-Denis Style », « Laisse pas traîner ton fils »… À 56 ans, Didier Morville, alias JoeyStarr, est partout. Sur les planches, pour Black Label, un récital à partir des plus grands textes de la poésie antiraciste d'Aimé Césaire à James Baldwin. Sur TF1, dans la deuxième saison du Remplaçant qui vient de se terminer. Sur les présentoirs des librairies avec Code pénal en argot (Fayard), écrit avec le journaliste Polo Labraise.

Ensemble, ils ont créé des personnages de joyeux gredins issus d'une époque révolue, celle des années 1960-1970, et reconstitué le langage argotique de leur univers. Interdit aux caves, si l'on en croit le bandeau sur la couverture, l'ouvrage truculent s'adresse aux fans de San Antonio et de Michel Audiard, qui « badent » depuis un « bail » Les Tontons flingueurs et les histoires de « bonisseurs » en « cabane ». Un humour franchouillard dont l'ex-chanteur du plus grand groupe de rap français, NTM, se délecte. Tout en gardant un caractère un brin volcanique.

Le Point : Quelles expressions vous font particulièrement sourire ?

JoeyStarr : Certains sont des signes de connive [...] Lire la suite