Joe Biden ni “sénile” ni “exonéré” : la campagne s’invite dans une audience au Congrès

Le mois dernier, les mots de Robert Hur avaient provoqué une tempête politique. Procureur spécial chargé de l’enquête sur des documents confidentiels conservés par Joe Biden après son mandat de vice-président des États-Unis, il avait annoncé ne pas recommander de poursuites judiciaires et présenté l’actuel chef d’État comme un “homme âgé sympathique, bien intentionné et à la mauvaise mémoire”. Mardi, il a fait face à la commission judiciaire de la Chambre des représentants au cours d’une “apparition chargée politiquement”, décrit le Wall Street Journal.

Le sujet du jour était le contenu du rapport mais cette audition a “donné aux élus des deux partis une opportunité de marquer des points contre Biden et Trump”, résume CNN. Les deux camps ont notamment chacun montré une vidéo peu flatteuse du candidat adverse. La chaîne a comparé la performance de Robert Hur à celle de Robert Mueller, auteur du rapport sur la collusion présumée de Donald Trump avec Moscou, en 2019 : “Hur a environ trente ans de moins et a livré une prestation plus fluide mais il a adhéré à l’esprit de Mueller, commentant strictement le contenu du rapport, ce qui a frustré les deux camps.”

Le New York Times confirme que “les dynamiques politiques de l’audition étaient basiques, brutales et binaires” puisque “les démocrates ont défendu M. Biden, un candidat que beaucoup d’Américains trouvent trop vieux, pendant que les républicains ont essayé de protéger M. Trump, en espérant minimiser son inculpation de l’été, accusé d’avoir conservé illégalement des documents et fait obstruction à l’enquête”. Dans ce contexte, Hur “a défendu son rapport avec férocité”, souligne le quotidien.

Il a été accusé côté démocrate par Adam Schiff, élu de Californie qui avait mené le premier procès en destitution de Donald Trump, d’avoir “dénigré” Joe Biden au nom de motivations politiques. Plutôt que d’évoquer ses problèmes de mémoire avec une formule générale, il aurait par exemple choisi des termes “gratuits, dont vous saviez qu’ils auraient un impact politique maximal”, lui a dit M. Schiff, cité par Fox News. “J’aurais pu écrire mon rapport d’une façon qui aurait omis les références à la mémoire du président mais cela aurait été un rapport incomplet, ne reflétant pas mon analyse”, a répondu M. Hur, affirmant que la politique n’avait joué “aucun rôle” dans son enquête. Et quand il a été suggéré par une autre élue démocrate que son enquête exonérait le président, Robert Hur a tenu à préciser que “je ne l’ai pas exonéré. Ce mot n’apparaît pas dans le rapport.”

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