"Joe!" Au G7, Macron interpelle Biden, et le conciliabule ne passe pas inaperçu

Le président des États-Unis, Joe Biden, lors d'un échange avec Emmanuel Macron sur les stratégies à adopter face aux pays producteurs de pétrole. (Photo: Lukas Barth via Reuters)
Le président des États-Unis, Joe Biden, lors d'un échange avec Emmanuel Macron sur les stratégies à adopter face aux pays producteurs de pétrole. (Photo: Lukas Barth via Reuters)

Le président des États-Unis, Joe Biden, lors d'un échange avec Emmanuel Macron sur les stratégies à adopter face aux pays producteurs de pétrole. (Photo: Lukas Barth via Reuters)

INTERNATIONAL - Parler de la stratégie à adopter envers les pays producteurs de pétrole devant les caméras, une bonne idée? Emmanuel Macron a peut-être la réponse. Ce lundi 27 juin, en marge du G7 en Allemagne, le chef de l’État a interpellé le président américain alors que celui-ci discutait avec un conseiller.

Les images filmées par BFMTV montrent Joe Biden en train discuter avec Jake Sullivan, son conseiller à la sécurité nationale. Emmanuel Macron, en retrait, s’approche. “Joe! Monsieur le président!”, l’apostrophe-t-il en anglais.

“Monsieur le président, excusez-moi de vous interrompre...”, commence-t-il, toujours en anglais, avant d’expliquer la raison du dérangement. “J’ai pris la décision d’appeler le président des Émirats arabes unis pour lui demander d’augmenter la production”, explique-t-il, faisant fi des caméras et micros.

“Peut-être que nous devrions en discuter à l’intérieur”

Pourtant, le sujet est sujet sensible. L’embargo pétrolier contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine a fait exploser les prix et les Occidentaux pressent les pays de l’Opep et de l’Opep+ - 23 pays qui produisent la moitié du pétrole mondial - d’augmenter encore leur production pour alléger la pression à la pompe.

Après son appel à Mohammed ben Zayed, Emmanuel Macron rapporte la teneur de leurs échanges à Joe Biden: “[Le pays] est à son maximum [de production de pétrole], c’est ce qu’il prétend, c’est tout ce qu’il peut faire. Ensuite, il m’a dit que les Saoudiens pouvaient augmenter la leur [...]. Enfin, concernant le pétrole russe, il m’a dit que nous devions nous assurer que l’Inde...”

Emmanuel Macron n’a pas le temps de terminer pas sa phrase, interrompu pour une raison inconnue. À la fin de la séquence, publiée par un compte du Parti Républicain américain anti-Biden, alors que le président français semble vouloir poursuivre la conversation, on entend un conseiller - sans doute Jack Sullivan - l’interrompre à nouveau: “Peut-être que nous devrions en discuter à l’intérieur.” “OK, OK”, répond Emmanuel Macron.

Les Émirats arabes unis réagissent

Plus tard, dans un communiqué, le ministre émirati de l’Énergie et des Infrastructures, Souhail ben Mohammed Al-Mazrouei a confirmé que “la production des Émirats (était) à un niveau proche de la capacité maximale prévue actuellement dans le cadre de l’Opep+, soit 3168 millions de barils par jour”.

Découvrant que la séquence tournait en boucle sur les réseaux sociaux, il a ensuite mis les points sur les “i” sur Twitter. ”À la lumière des récents reportages dans les médias, je voudrais préciser que les Émirats arabes unis produisent près de notre capacité de production maximale sur la base de leur production de base actuelle de l’Opep+ à laquelle les Émirats arabes unis se sont engagés jusqu’à la fin de l’accord”, a-t-il réaffirmé.

Les internautes font le parallèle avec “The Office”

Sur les réseaux sociaux, la séquence a généré des milliers de partages. Si certains utilisateurs condamnent l’intervention d’Emmanuel Macron, plusieurs autres l’ont moquée, faisant notamment le parallèle avec un personnage de série. “En fait, Macron c’est Michael Scott de The Office, sauf qu’il est président”, écrit l’un d’eux en référence à la sitcom américaine mettant en scène un cadre d’entreprise particulièrement incompétent. “On vit dans The Office et vous voulez qu’on aille bien”, s’inquiète un autre.

D’autres ont cru reconnaître Pep Guardiola, actuel entraîneur de Manchester City, raillé pour son attrait pour les objectifs des caméras.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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