Joaillerie : l’art de cultiver les perles de culture

La ferme Tasaki, située dans l’archipel Kujukushima. - Credit:hiroaki horiguchi
La ferme Tasaki, située dans l’archipel Kujukushima. - Credit:hiroaki horiguchi

Près de Nagasaki, au point le plus occidental du Japon, l'immense Parc national de Saikai précède un archipel tout aussi vaste, baptisé Kujukushima, ce qui signifie « les 99 îles ». Un nombre inexact (elles sont en réalité beaucoup plus nombreuses), mais peu importe : l'ensemble – côtes, parc et îles – forme un spectaculaire conservatoire de biodiversité qui permet au plancton de prospérer dans une eau épargnée par les écarts de températures, la vigueur des courants et les méfaits de la pollution.

Bordé par une baie, le long bâtiment de la ferme Tasaki est prolongé par des pontons de bois où des perliculteurs manient avec agilité des paniers de rétention. Ceux-ci abritent durant un mois, sans apport d'oxygène excessif, de jeunes huîtres au sein desquelles des spécialistes – les greffeurs – ont précédemment déposé un nucléus (qui est une petite bille de nacre) à l'issue d'une incision experte.

À la fin de cette période de convalescence, les huîtres – des akoyas – trouveront leur ultime demeure dans un panier immergé dans les profondeurs des flots. Elles ne rejoindront la surface que dix-huit mois plus tard, au minimum, pour libérer une perle. Sans certitude de succès, néanmoins.

Vert paon

« De mai à novembre, les sept greffeurs de notre ferme implantent chacun 700 coquillages par jour, indique le responsable de l'exploitation. Sur les 2 millions d'huîtres traitées ici chaque année, la moitié seulement donnera des perles propices à la vente. Certaines cuvées se [...] Lire la suite