JO Tokyo 2020: première condamnation dans la vaste enquête de corruption

JO Tokyo 2020: première condamnation dans la vaste enquête de corruption

L'ancien président d'Aoki Holdings, une entreprise japonaise sponsor des Jeux olympiques de Tokyo 2020, a été condamné vendredi à 30 mois de prison avec sursis par la justice nippone dans le cadre d'une vaste affaire de corruption autour de l'événement. Il s'agit de la première condamnation dans le cadre de ce retentissant scandale de corruption qui a éclaté l'an dernier au Japon, un an après les JO-2020, qui se sont finalement tenus en 2021 et presque entièrement à huis clos à cause de la pandémie.

Soupçons de corruption sur l'attribution des JO

Hironori Aoki, 84 ans, a été jugé coupable par le tribunal de première instance de Tokyo d'avoir versé des pots-de-vin pour assurer à Aoki Holdings, une chaîne japonaise de magasins de costumes d'affaires, de devenir partenaire officiel des JO 2020. Le parquet avait requis 30 mois de prison ferme à son encontre, selon les médias locaux. M. Aoki avait été arrêté en août dernier en même temps que deux de ses collaborateurs chez Aoki Holdings et Haruyuki Takahashi, un ancien membre du comité d'organisation des Jeux de Tokyo.

M. Takahashi est soupçonné d'avoir reçu en 2017 l'équivalent de plus de 320.000 euros de pots-de-vin de la part d'Aoki Holdings, devenu l'année suivante partenaire officiel des JO 2020. D'autres arrestations pour des griefs similaires ont suivi, comme celles du président à l'époque de la grande société d'édition japonaise Kadokawa et de l'ancien patron de l'agence de publicité ADK, lequel a plaidé coupable en février.

Dentsu, la plus grande agence publicitaire japonaise, est également dans le collimateur des enquêteurs, qui la soupçonnent avec d'autres entreprises d'avoir truqué des appels d'offres pour des contrats de préparatifs liés aux JO 2020. Un autre ancien responsable de l'organisation des JO a été aussi été arrêté en février dans le cadre de ce volet de l'affaire.

Des soupçons de corruption flottent par ailleurs depuis longtemps sur les conditions de l'attribution des JO 2020 à la capitale japonaise par le Comité international olympique (CIO). En mars 2019, le président du Comité olympique japonais Tsunekazu Takeda avait démissionné quelques mois après avoir été mis en examen par la justice française, qui enquête sur ce dossier. M. Takeda est soupçonné d'avoir rémunéré Black Tidings, une société établie à Singapour et qualifiée de "coquille vide" par les enquêteurs français, avant et après la désignation de la capitale japonaise par le CIO comme ville-hôte des JO-2020.

Article original publié sur RMC Sport