JO Paris 2024 : Wassila Lkhadiri, une maman boxeuse au rêve fou : « décrocher la plus belle des médailles »

Wassila Lkhadiri, peu de temps avant de décrocher son premier podium mondial (médaille de bronze) aux Championnats du monde féminins de boxe amateur en mars 2023 à New Delhi.
FFBoxe Wassila Lkhadiri, peu de temps avant de décrocher son premier podium mondial (médaille de bronze) aux Championnats du monde féminins de boxe amateur en mars 2023 à New Delhi.

JO PARIS 2024 - C’est sur une petite route de campagne des Yvelines que Wassila Lkhadiri nous a donné rendez-vous début janvier. Dans la petite salle de son entraîneur pouvant contenir un seul ring de boxe, elle échange les coups avec la championne de France 2021 Rima Ayadi. Deux enfants se préparent au bord du ring. L’un d’eux, à peine âgé de 7 ans, aura d’ailleurs la chance d’avoir l’athlète qualifiée aux Jeux olympiques comme sparring-partner, le temps de quelques minutes.

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La cloche sonne. Wassila Lkhadiri cède sa place sur le ring et enfile ses lunettes de vue pour se prêter au jeu de l’interview. Car à moins de six mois d’une compétition qui pourrait changer sa vie, la jeune mère de famille célibataire aborde ce début d’année 2024 comme un tremplin avant le grand saut dans l’inconnu : les Jeux olympiques de Paris, où elle tentera de « décrocher la plus belle des médailles ».

Un rêve d’or finalement né sur le tard. Car en commençant la boxe à 15 ans, Wassila Lkhadiri ne visait pas les JO. Encore moins dans la peau d’une maman, et à Paris devant son entourage et toutes ses « petites familles construites un peu partout entre l’armée, le club de boxe et l’équipe de France ».

Tombée un peu par hasard sur des gants de boxe, après avoir hésité avec la danse, la sportive de 28 ans au sourire épanoui raconte qu’au départ, c’est pour « se défouler » mais surtout « pour ne pas faire de compétition » qu’elle a débuté la boxe. Treize ans plus tard, l’objectif initial est depuis longtemps aux oubliettes. Et on a envie de dire tant mieux.

Maman et boxeuse à plein temps

Depuis ce premier contact avec la boxe, la « nouvelle famille » de Wassila semble l’avoir accueillie à bras ouverts. À l’image de son entraîneur Abadila Hallab, coach bientôt quarantenaire, dont la particularité est de « chanter toute sorte de chansons de variété française », comme nous le glisse discrètement Wassila. Depuis 2018, c’est un « pilier essentiel » de la championne, encore plus important depuis sa grossesse.

Car cette jeune maman élève seule la petite Ayleen seule depuis deux ans. Un défi qui n’a pas facilité la tâche de Wassila avant son premier rendez-vous olympique. Ce qui l’oblige à jongler constamment entre un emploi du temps de sportive de haut niveau et son rôme de maman à plein temps.

Wassila Lkhadiri, peu de temps avant de décrocher son premier podium mondial (médaille de bronze) aux Championnats du monde féminins de boxe amateur en mars 2023 à New Delhi.
FFBoxe Wassila Lkhadiri, peu de temps avant de décrocher son premier podium mondial (médaille de bronze) aux Championnats du monde féminins de boxe amateur en mars 2023 à New Delhi.

Mais pas de quoi effrayer l’ancienne hyéroise. Avec deux entraînements par jour, un à Guerville (Yvelines) et l’autre à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), la boxeuse aux trois podiums européens et une médaille de bronze aux Mondiaux de 2023 arrive encore à trouver le temps pour déjeuner et faire la sieste avec sa fille. Sans oublier le « rituel du coucher », un impératif pour « conserver des moments forts à deux ».

Un train de vie à toute allure rendu possible par certains sacrifices, comme rapprocher ses deux entraînements quotidiens -avec la fatigue qui va avec- pour passer plus de temps avec Ayleen.

Six mois intenses jusqu’aux Jeux olympiques

Wassila peut également bénéficier d’un environnement privilégié et suffisamment isolé pour ne pas sentir la pression grandir trop vite à l’approche d’une compétition internationale qu’elle disputera donc à domicile.

« Il n’y a aucune assurance de vivre deux fois des Jeux dans une vie, donc c’est un moment important que je ne veux pas rater et que je veux pouvoir savourer », confie-t-elle, avant d’avouer « fermer encore un peu les yeux » sur la gestion de son stress.

Mais pour la native d’Ajaccio, le plus dur arrive en ce début d’année 2024. Un enchaînement de stages de préparation en Espagne, en Bulgarie, en Italie et aux États-Unis l’attend. Une dernière ligne droite avant de monter sur le ring à Paris cet été.

Un rêve qu’elle a d’ailleurs longtemps cru inatteignable après avoir manqué Rio 2016 au profit de sa compatriote Sarah Ourahmoune (médaillée d’argent au Brésil), mais surtout après avoir perdu en tournoi qualificatif pour Tokyo 2020… contre la future championne olympique.

Ces six derniers mois intenses, la combattante poids mouches (- de 50 kg) va les raconter au HuffPost de manière épisodique jusqu’en juillet. Un journal de bord à la première personne, où la sportive française confiera à la fois son quotidien, ses doutes et ses attentes.

L’entretien prend fin. Pourtant la discussion se poursuivra encore de longue minute sur le chemin de la gare de Mantes-la-Jolie, où la boxeuse a gentiment proposé de nous déposer. L’occasion de nous révéler qu’elle n’est pas vraiment à l’aise avec ce jeu des confessions, préférant « en garder une partie » pour elle. Mais avec une telle ambition, il faudra qu’elle s’y fasse. Cette interview ne sera sans doute pas la dernière de Wassila.

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