JO de Paris 2024 : les taxis volants voulus par Aéroports de Paris rejetés par les élus parisiens

Pour les JO de Paris 2024, Aéroports de Paris compte expérimenter, avec l’aide de la région Île-de-France et Volocopter, des taxis volants. Un projet auquel les élus de Paris ont fermement dit non (photo prise en septembre 2020 dans le Val-d’Oise à l’occasion d’une visite de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, chez Volocopter).

JO DE PARIS 2024 - Un serpent de mer (qui vole). Depuis un premier test concluant en septembre 2020, Aéroports de Paris (ADP) et la région Île-de-France l’assurent : il y aura des taxis volants pour décharger une partie du trafic durant les Jeux olympiques de Paris 2024. Une promesse qui vient de prendre un sérieux coup d’arrêt après le vote du Conseil de Paris contre le projet, mardi 14 novembre.

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De gauche comme de droite, les élus parisiens ont en effet affirmé leur opposition au « vertiport » que veut établir ADP quai d’Austerlitz, dans le XIIIe arrondissement, avec le soutien de la région présidée par Valérie Pécresse. Une expérimentation qui verrait l’apparition de trois lignes aériennes desservies par les appareils du constructeur allemand Volocopter, dont une à partir de l’héliport d’Issy-les-Moulineaux, en proche banlieue ouest de Paris, et jusqu’au cœur de la ville. Des lignes qui longeraient le périphérique et la Seine, des espaces déjà saturés de la capitale.

Une « lumineuse idée climaticide »

Dan Lert, l’adjoint d’Anne Hidalgo en charge de la Transition écologique, a notamment dézingué un projet dans lequel « rien ne va ». Et d’insister en fustigeant « un gadget totalement inutile et hyperpolluant pour quelques ultra-privilégiés pressés ».

Même son de cloche du côté des élus écologistes, qui ont, par la voix d’Aminata Niakate, évoqué une entreprise « inutile et absurde ». La conseillère de Paris a d’ailleurs ironisé en remerciant la région Île-de-France pour « cette lumineuse idée climaticide ». Son collègue socialiste Florian Sitbon a quant à lui déploré que « pour faire gagner quelques minutes à quelques nantis pressés, ignorants et méprisants de l’urgence climatique, on polluerait l’atmosphère, on détruirait l’environnement sonore ».

Un reproche repris chez les communistes, où Jean-Noël Aqua a parlé d’« aberration écologique » doublée d’un « séparatisme social » qu’il justifie en assurant qu’une course de 35 km coûterait « la modique somme de 140 euros », ce qui rendrait le trajet en taxi volant inaccessible à une large partie de la population. Avant d’ajouter, avec un clin d’œil à une autre décision forte de la mairie de Paris : « C’est un nouvel usage dont nous n’avions absolument pas besoin (...) à l’instar de ce que nous avons connu avec les trottinettes en libre-service ».

Une course pour être le premier

Représentante du groupe Changer Paris dirigé par l’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati, Claire de Clermont-Tonnerre a pour sa part expliqué que « la consommation de ces engins volants, près de 190 kWh aux 100 km, est deux à trois fois plus élevée qu’une voiture à moteur thermique pour transporter un seul passager ».

Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement et figure de la droite parisienne, a pour sa part été encore plus loin, rappelant sa volonté de voir fermer l’héliport d’Issy-les-Moulineaux. Un site fustigé par une partie des élus de la capitale, qui reprochent les nuisances sonores et atmosphériques déjà induites par son activité actuelle. La ville est en effet déjà en train de limiter les vols sur et depuis ce site.

Au Parisien, Jean-Baptiste Pegeon, conseiller écologiste à la région et administrateur IDF Mobilités, explique par ailleurs que la région et ses partenaires précipitent l’expérimentation des taxis volants « car ils veulent être les premiers » parmi les grandes métropoles qui se sont positionnées sur de tels projets, et cela aux dépens d’autres investissements en matière de mobilité. « Mais cela ne répond ni à un besoin, ni à une nécessité », ajoute-t-il.

Nombre d’élus ont en outre pris la peine de rappeler qu’au mois de septembre, l’Autorité environnementale avait mis un premier coup d’arrêt au projet de taxis volants, estimant que l’étude d’impact était « incomplète » au sujet notamment du futur « vertiport » d’Austerlitz. Elle citait à cet égard de nombreux facteurs sous ou mal évalués tels que les nuisances sonores, l’impact sur les activités attenantes au « vertiport » et sur la biodiversité, ou encore l’emprise sur la Seine qui serait bien trop importante. L’étude évoquait en outre le fait qu’un trajet en taxi volant soit 30 fois plus polluant qu’en métro.

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