JO de Paris 2024 : Voici comment seront choisis les porte-drapeaux français pour les Jeux olympiques

Les porte-drapeaux de la délégation tricolore ne seront connus qu’à la mi-juillet, mais Teddy Riner, Clarisse Agbégnénou ou Kylian Mbappé savent déjà qu’ils sont inéligibles.

Au Brésil, en 2016, Teddy Riner avait été désigné porte-drapeaux de la France. Ce qui le prive d’office d’une deuxième expérience pour les Jeux de Paris.
THOMAS COEX / AFP Au Brésil, en 2016, Teddy Riner avait été désigné porte-drapeaux de la France. Ce qui le prive d’office d’une deuxième expérience pour les Jeux de Paris.

JO PARIS 2024 - C’est l’un des questions qui vont agiter le printemps, d’ici aux Jeux de Paris : qui seront les porte-drapeaux de la délégation français cet été à domicile ? Un sondage YouGov publié mardi 12 mars a en tout cas permis de mettre en lumière les athlètes que les Français aimeraient voir désignés comme porte-drapeaux de la France lors des Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris… dont certains savent déjà qu’ils sont inéligibles.

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Ce sondage réalisé pour Linternaute permettait de voir que le judoka Teddy Riner est le sportif le plus plébiscité pour honorer cette tradition olympique dans quelques mois à Paris. Derrière, les noms de Kylian Mbappé, Antoine Dupont, Florent Manaudou, Kevin Mayer ou Clarisse Agbégnénou étaient les plus cités.

Pourtant, ce mercredi 13 mars, le comité national olympique du sport français a refroidi les espoirs des Français puisque de nombreux sportifs cités plus tôt ne pourront pas être désignés. En cause : les critères de sélection précisés ce jour.

Coup dur pour Teddy Riner

David Lappartient, Président du Comité national olympique du sport français, Marie-Amélie Le Fur, présidente du comité paralympique, et Astrid Guyart, co-présidente de la Commission des athlètes de haut niveau ont donc détaillé les modalités d’élection des quatre Français (un homme et une femme pour chaque cérémonie d’ouverture, olympique et paralympique) qui auront la lourde de tâche de porter le drapeau français lors de la cérémonie d’ouverture et de représenter médiatiquement la France durant la compétition.

Un honneur dont seront privés les athlètes français qui ont déjà été désignés porte-drapeaux pour la France. Ce qui est le cas pour Teddy Riner qui l’a été aux JO de Rio 2016, comme le gymnaste Samir Aït Saïd et Clarisse Agbégnénou à Tokyo en 2021.

« Il y a une telle richesse dans le sport français que c’est normal d’avoir d’autres athlètes qui puissent candidater », a expliqué à ce propos David Lappartient. Une déclaration qui risque de ne pas plaire à la championne olympique Clarisse Agbégnénou, qui s’était fendu d’un tweet particulièrement ironique sur les conditions de désignation des porte-drapeaux après la publication du fameux sondage.

Elle y dénonçait le fossé entre la volonté des Français, illustrée par ce sondage, et le dispositif réel élaboré par « des personnes œuvrant en backstage (en coulisses, ndlr) pour imposer des conditions discriminantes ».

Mbappé sur la touche

Un argumentaire qui prend encore plus de sens à la lecture des autres critères retenus. Alors qu’ils sont attendus comme les têtes d’affiche de ces Jeux français, Kylian Mbappé et Antoine Dupont sont en effet exclus d’office, au motif qu’ils n’ont jamais participé aux Jeux olympiques ou paralympiques. Même chose pour Victor Wembanyama qui devrait faire partie de l’équipe de basket. « Les porte-drapeaux auront un rôle de capitaine, de mentor, auprès des plus jeunes, de ceux qui disputeront leurs premiers Jeux Olympiques ou Paralympiques », a justifié Marie-Amélie Le Fur. Néanmoins, avoir été champion olympique ne privera pas un sportif d’être désigné, à condition de ne pas avoir été porte-drapeau par le passé, donc.

Dernier critère et non des moindres : la nécessité de « respecter et incarner les valeurs éthiques de l’olympisme ». Une condition assez floue qu’a tenté d’éclaircir David Lappartient. « On a posé les principes mais on doit affiner les critères. Un athlète condamné pour des faits de dopage ne pourra pas être porte-drapeau », a-t-il répondu à une question évoquant les cas du handballeur Nikola Karabatic et du volleyeur Earvin Ngapeth, déjà condamnés par la justice au cours de leurs carrières respectives (pour des faits de droit commun).

Un vote inédit pour les athlètes

Une fois ces critères respectés, les athlètes pourront faire connaître leur candidature auprès de leur fédération, qui les présentera ensuite aux comités nationaux entre avril et fin mai. Ensuite, et c’est inédit, ce sera aux athlètes sélectionnés de voter pour les deux hommes et deux femmes qui les représenteront.

En cas d’égalité parfaite, le plus âgé sera élu porte-drapeau, sachant que deux athlètes d’une même fédération ne pourront pas être porte-drapeaux ensemble. « C’est quelque chose de nouveau et de fort. On a souhaité que les porte-drapeaux soient ceux des athlètes », a défendu David Lappartient face aux critiques.

L’ultime étape, la révélation des candidats et des porte-drapeaux définitifs pour la France, aura lieu en plusieurs temps. À J-100, soit le 17 avril, la date précise du dévoilement sera enfin connue avant une étape intermédiaire mi-juin pour connaître les candidats retenus avant le vote. L’annonce des noms des porte-drapeaux devrait logiquement intervenir à la mi-juillet, quinze jours avant le coup d’envoi des Jeux de Paris, dont la cérémonie d’ouverture se déroulera le 26 juillet.

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