JO de Paris 2024: "Du moment que je peux rester avec ma fille", Agbégnénou satisfaite de dormir à l'hôtel

Hôtel ou village olympique, les sportives qui allaitent leur enfant, à l'image Clarisse Agbégnénou, auront le choix de leur hébergement pendant les JO. "Tout me va du moment que je peux rester avec ma fille", estime ainsi la judoka. Devenue mère en juin 2022, l'athlète de 31 ans, qui vise à Paris un deuxième titre olympique individuel, est depuis accompagnée de sa fille partout où elle se déplace.
En janvier dernier, elle avait donc profité de la venue d'Emmanuel Macron à l'Insep pour formuler une demande personnelle au président: elle souhaitait la présence de sa fille à ses côtés au village olympique.

Finalement, règlement oblige, sa petite Athéna ne pourra pas dormir au sacro-saint village mais le Comité olympique français a proposé une solution: des chambres dans un hôtel situé près du village olympique à Saint-Denis seront mises à disposition pour les sportives qui allaitent.
Vendredi, la sextuple championne du monde de -63 kg s'est dite satisfaite de cette solution. "Tout me va du moment que je peux rester avec ma fille. Donc si on me propose de rester à l'hôtel les soirs pour que je puisse être avec ma fille et dormir avec elle, c'est une solution qui me va", a commenté Agbégnénou à quelques médias français en marge d'une réception à l'ambassade de France au Japon, où les Bleues effectuent actuellement un stage de préparation.

"Prendre en compte la parentalité"

"Pour re-contextualiser les choses, j'ai décidé d'allaiter ma fille jusqu'à ce qu'elle se sèvre. Ce n'est pas encore le cas donc je la suis. J'ai fait en sorte que physiquement je puisse me sentir bien, parce que forcément il y a une part de fatigue, il y a aussi en moi la sportive de haut niveau. Mais en tant que maman qui doit être très présente pour ma fille, j'ai demandé d'avoir la possibilité d'avoir ma fille auprès de moi durant les Jeux olympiques," a-t-elle poursuivi. "Ca va être mes troisièmes Jeux et je sais comment ça se déroule. On est vraiment toutes les filles ensemble donc je n'avais pas envie de déranger les filles, mais je ne me voyais pas faire ces Jeux-là sans ma fille en sachant que je l'allaite encore." Selon Astrid Guyart, secrétaire générale du Comité olympique français (CNOSF), cette solution présentée fin février permet d'offrir "les meilleures conditions d'équilibre" aux compétitrices et de "prendre en compte la parentalité". Il y aura aussi dans cet hôtel un espace famille de 100 m2 où les parents pourront passer du temps avec leurs enfants quel que soit leur âge. Ce dispositif, présenté comme inédit, débutera à compter de l'ouverture du village le 18 juillet 2024 et devrait donc faciliter la vie des jeunes mamans sportives, qui tentent d'allier carrière de haut niveau et maternité.

"Manque de connaissances"

Egalement mère d'une petite fille, la judoka britannique Nekuda Smythe-Davis s'est félicitée que la question ait été mise sur le devant de la scène par Agbégnénou. "Elle a eu sa fille avec elle depuis le début, donc je ne vois pas pourquoi les JO seraient différents", déclarait-elle à l'AFP en février dernier. "Ca peut paraître un peu étrange parce que personne ne l'a fait avant elle, mais je pense qu'elle ouvre la voie. Il faut toujours que quelqu'un fasse les choses en premier pour se dire: 'Ah ok, en fait on peut faire les choses différemment'." La médaillée mondiale de 30 ans expliquait avoir arrêté d'allaiter à sa reprise de l'entraînement sur avis médical. "Mais finalement en voyant Clarisse, je me dis qu'il y avait peut-être une autre façon de faire. Je pense qu'il y a un manque de connaissances sur le sujet parce que peu de personnes l'ont fait. Donc c'est incroyable qu'elle casse les idées reçues. Si je pouvais le refaire, peut-être que j'aurais allaité plus longtemps. J'aurais aimé savoir que je pouvais le faire." Pour Sarah-Léonie Cysique, vice-championne olympique à Tokyo en -57 kg, "si un jour, j'ai cette volonté d'allier les deux, je vois que c'est possible".

Article original publié sur RMC Sport