JO de Paris 2024: "J’ai dû faire un prêt de 20.000 euros", la galère financière des joueuses de l’équipe de France de hockey
Il règne comme une atmosphère olympique ce mardi 27 février à Colombes. Pour la première fois depuis la fin des travaux, l’arrière de l’équipe de France de Hockey sur gazon Marie Simon entre sur le Stade Yves du manoir, site olympique de la discipline pendant la compétition.
"Voir la moquette posée sur le terrain, ça procure des émotions. On s’y croit. On imagine les milliers de spectateurs, nos parents. Ça nous booste." Qualifiées pour les Jeux olympiques de Paris 2024 en tant que pays hôte, c’est la première fois de l’histoire que le hockey féminin français participera aux Jeux olympiques, ce qui fait la fierté de la milieu de terrain Inès Lardeur: "Moi, c’est mon plus grand rêve les JO. J’ai tout mis de côté pour ça. Dans la vie je suis kinésithérapeute mais là je me consacre à 100% pour le hockey."
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"On essaie d’économiser un peu, on fait attention"
En France, le hockey sur gazon n’est pas un sport professionnel et les revenus sont très limités. Sauf que dans une année olympique, difficile d’allier travail pour avoir un salaire et préparation à la compétition. "Je suis podologue mais j’ai mis ma carrière en pause. J’essaie de faire des remplacements quand je n’ai pas de stage avec l’équipe de France ou avec mon club", confie la joueuse Gabrielle Verrier. Ce qui complique sa situation financière." C’est sûr que ce n’est pas la folie mais on a des aides, des contrats en club, on essaie d’économiser un peu, on fait attention." De son côté, la gardienne Mathilde Pétriaux rencontrait déjà des difficultés avant la préparation aux Jeux. "J’ai déjà dû faire du ménage à domicile, c’était un boulot alimentaire. On ne vit toujours pas de notre sport aujourd’hui."
Entre les déplacements, le matériel, les soins de kiné et l’ostéopathe, les coûts sont élevés pour les athlètes, Mathilde Pétriaux a préféré assurer ses arrières: "J’ai fait un prêt de 20.000 euros, avant d’entamer une recherche de sponsors." Une situation que regrette la manager des hockeyeuses françaises, Carole Teffri: "On a moins d’athlètes financés par la fondation du sport parce que les entreprises préfèrent les athlètes des sports plus médiatisés. Il y a quand même des clubs qui indemnisent un peu. Ça peut être un appartement, une voiture ou 300-400 euros par mois, on est loin du professionnalisme."
La solution à tous les problèmes financiers des joueuses réside en une médaille olympique. Un podium aux Jeux et les Françaises toucheraient une prime: 80.000 euros pour une médaille d’or, 40.000 pour l’argent et 20.000 pour le bronze.