JO de Paris 2024 : pour dénoncer un « nettoyage social », ces militants ont fait parler des statues emblématiques
JEUX OLYMPIQUES - « Ils n’écoutent pas les vivants, donc on va faire parler les défunts », explique avec un sourire Paul Alauzy, porte-parole du collectif Le revers de la médaille. Derrière lui, des militants sont en train d’accrocher une pancarte sur le célèbre Passe-Muraille de Montmartre, comme vous pouvez le voir dans notre reportage ci-dessus. On peut y lire : « JOP 2024 : Ouvre les frontières pour les riches, le nettoyage social pour les pauvres ».
Ce dimanche 24 mars, plusieurs statues emblématiques de la capitale ont été redécorées de la sorte. C’est l’œuvre du collectif Le revers de la médaille, qui a rassemblé plus de 80 associations et ONG afin d’interpeller les pouvoirs publics sur les conséquences sociales des Jeux olympiques de Paris. Sur toutes les pancartes, une expression commune : celle de « nettoyage social ».
« Pour nous, le nettoyage social, c’est toutes les opérations d’évacuation des sans-abri qui ont lieu en ce moment », précise au HuffPost Antoine de Clerck, coordinateur du collectif. « Ces évacuations se font parfois sans aucune solution de relogement et d’hébergement », rajoute-t-il. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé quelques jours auparavant, selon les associations et des élus parisiens, lors de l’évacuation d’un campement de mineurs non accompagnés sous un tunnel du 12e arrondissement.
Ce matin la @prefpolice évacue les jeunes installés depuis des mois dans un campement @Mairie12Paris. Avec @EPierreMarie ns tentons de nous opposer pacifiquement à cette décision unilatérale et sans aucune forme de proposition de prise en charge par la @Prefet75_IDF. La honte. pic.twitter.com/GGD3YQ5kU7
— Léa Filoche (@leafiloche) March 20, 2024
Les mots et les maux des JO
Pour Le revers de la médaille, pas de doute : ces expulsions près des quais de Seine, lieu de la parade d’ouverture, ont un lien avec les Jeux olympiques. « On veut une belle cérémonie d’ouverture des Jeux, donc on envoie la police pour les dégager », décrit Paul Alauzy avec amertume. Sous son bras, il porte des bouées colorées, peintes afin de ressembler aux célèbres anneaux olympiques.
Après avoir redécoré des statues à Montmartre, aux Tuileries et devant le Musée d’Orsay, les membres du collectif se sont rassemblés devant le Sénat pour organiser la « première épreuve » symbolique des JO. Sur des bouées, ils ont écrit « les mots et les maux des JO ». « Expulsion », « Harcèlement », « Pénalisation »… Chacun lance dans le bassin du jardin du Luxembourg son « anneau des JO » sous les fumigènes et les applaudissements du collectif, avant que les surveillants du jardin leur demandent de se disperser.
« Si vous ne voulez pas qu’on ternisse l’image des Jeux, mettez en place un plan de prise en charge des personnes les plus précaires ! » conclut Paul Alauzy. Le collectif demande entre autres l’ouverture d’un lieu de premier accueil pendant les Jeux, une « base humanitaire » pour les personnes à la rue et les associations qui les accompagnent.
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