JO de Paris 2024 : les bouquinistes contestent en justice leur éviction en vue de la cérémonie d’ouverture
La préfecture de police, qui justifie ce démontage par des impératifs de sécurité, avait fait un pas vers les bouquinistes en acceptant de détruire 400 au lieu de 600 boîtes des quais de Seine.
JO - Leur colère ne faiblit pas. Les bouquinistes de Paris ont annoncé ce vendredi 19 janvier contester en justice le démontage de près de leur 600 des 900 boîtes couleur vert wagon avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, prévue le 26 juillet 2024.
JO de Paris : le désarroi des bouquinistes face aux grues qui les délogent des quais de Seine
Lors de l’assemblée générale de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, près de 130 d’entre eux - sur environ 180 adhérents - ont en effet décidé d’intenter une « action en justice au tribunal administratif » pour contester cette opération, a indiqué le président, Jérôme Callais.
« Le fait que cette action ait été votée à l’unanimité par les adhérents (...) est à la hauteur des enjeux et conséquences dramatiques qu’aurait un tel retrait », a commenté pour l’AFP leur avocat, Matthieu Chirez.
400 au lieu de 600 boîtes démontées
Lundi, la préfecture de police, qui justifie ce retrait de « quelques jours » par des impératifs de sécurité, avait fait un pas vers les bouquinistes en acceptant « de sacrifier certaines zones qui ne seront donc pas ouvertes au public (...) ce qui permet de sauvegarder plus de 170 boîtes ».
Le nombre de boîtes démontées n’atteindrait ainsi plus que 428 au lieu de 604, « soit moins de la moitié (47 %) » des 932 arrimées aux quais de la Seine, avait précisé la préfecture.
Malgré cette proposition, qui équivaut pour lui à un « compromis à l’amiable », Jérôme Callais a estimé que les bouquinistes n’avaient « rien à perdre » en allant devant le juge.
Les bouquinistes vont lui demander le « non-enlèvement » des boîtes ou, « en dernier recours », une indemnisation et un « traitement digne et respectueux » de leurs petites librairies à ciel ouvert, inscrites au patrimoine culturel immatériel français, première étape vers une éventuelle reconnaissance au patrimoine mondial de l’Unesco.
La mairie de Paris, qui a soutenu cette démarche, suscite désormais la méfiance des bouquinistes car c’est elle qui sera chargée de la dépose et de la repose des boîtes. Les bouquinistes redoutent, selon Jérôme Callais, que cette opération provoque des « dégâts considérables ». « Le bouquiniste qui aura perdu ses boîtes explosées se retrouvera sans revenu et sans indemnisation », a-t-il insisté.
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