JO de Paris 2024: "Il y aura cette fraternité qui nous unit tous", l'équipe de France olympique réunie pour une soirée bleue chez Vuitton

Elles sont là, sous le regard de plusieurs portraits de femmes dessinés par Alfons Mucha. Calés dans leurs confortables écrins, les médailles olympiques de Paris 2024 scintillent et montrent toutes leurs facettes aux regards des invités. Les nageurs Mélanie Hénique et Yohann Ndoye-Brouard s’avancent, prennent des photos, "juste le droit de toucher avec les yeux", résume la spécialiste de papillon. "Les médailles ne me fascinent pas tant qu’elles ne sont pas les miennes", réagit Enzo Lefort champion olympique du fleuret par équipes à Tokyo. Pour l’instant, pas touche.

Les breloques sont posées sur une malle Louis Vuitton de 100 kilos. A deux mètres, une autre malle, la flamme olympique est dressée au milieu, protégée par une garde du corps. C’est le savoir-faire de la maison française qu’une trentaine d’athlètes olympiques et paralympiques sont venus admirer le temps d’une visite très privée dans le sacro-saint du monogramme LV. Il y a la maison de famille, investie en 1859 à Asnières (Hauts-de-Seine). Au 16 de la rue Louis-Vuitton, ça ne s’invente pas, la bâtisse et son jardin accueillent les invités. Une armée d’employés, broche LV au revers, les attend.

A côté, les ateliers où s’activent des doigts de fée. Comme dans le sport, il s’agit de temps long. Des jours, des mois, des années pour arriver au produit parfait, comme autant d’entraînements pour abaisser son chrono. Premier arrêt dans la menuiserie. Aidée de répliques de médailles, l’entreprise a pu dessiner ses premiers patrons de malle. La maison a l’habitude de ces grandes œuvres. La Coupe du monde de rugby ou la Coupe de l’America ont déjà voyagé dans ces grands bagages uniques. Ensuite, passage à l’encollage. Interdiction de couper le monogramme ou de ne pas respecter la répétition des petits symboles: "Ils travaillent dur c’est hyper minutieux. Je suis impressionnée par tout ce qui peut être mis en place, les détails, la recherche de l’objet parfait c’est assez parlant pour nous sportifs qui recherchons le geste parfait. Je ne sais pas si j’aurais la patience et la minutie pour ça", avoue une Mélina Robert-Michon, yeux grands ouverts.

"C’est bien d’avoir des têtes connues une fois arrivée au village"

Devant les athlètes, Petula une ancienne assistante juridique qui a lâché le droit pour se lancer dans ce métier de précision il y a quelques années. Puis Cosimo, ancien employé dans la restauration, manie le marteau sur les petites vis qui ceignent le tissu résistant Vuitton, la lozine. La visite continue par le musée Vuitton, ses malles iconiques, upgradées par les plus grands créateurs, son musée des curiosités où de riches clients se sont offert des objets uniques pour des sommes riches en zéros. Accompagnée de sa coéquipière Lorette Charpy et de son aînée Emilie Le Pennec, championne olympique 2004, la gymnaste Marine Boyer s'enthousiasme: "C’est toujours intéressant de voir de l’intérieur les choses, l’histoire aussi, d’écouter les gens parler de leur histoire, de l’histoire de Louis Vuitton."

Cette soirée bleue organisée par le CNOSF est le prolongement des week-ends bleus où un plus grand nombre d’athlètes français se retrouvaient pour des ateliers, un événement sportif et en général une belle soirée. Cette année, les Bleus auront rendez-vous tous les mois chez une des maisons de LVMH. Ils sont déjà passés chez Chaumet, qui a taillé les médailles. Le groupe bleu blanc rouge se resserre à mesure que les Jeux se rapprochent. Ces rassemblements permettent de serrer les liens et parfois tout simplement de briser la glace. "C’est l’occasion de se voir un peu en dehors", résume Mélina Robert-Michon, qui connaît son village par cœur avec déjà six JO à la boutonnière. "C’est bien d’avoir des têtes connues une fois arrivée au village. Ça a un côté rassurant au moment où les Jeux débutent. Il y aura une grosse pression cette année, de se voir, se connaître de pouvoir échanger, ça peut un peu faire retomber tout ça." "Je ne me fais pas trop de souci", relève Enzo Lefort. "Peu importe qui fera partie de cette délégation, il y aura cette fraternité qui nous unit tous, ça fait plaisir de voir les copains car on est tous pris par nos qualifications." Antoine Arnault, le fils de Bernard Arnault, arrive. Tony Estanguet n’est pas loin. Réception, petite fête avant de retrouver le quotidien, entraînements, voyages, compétitions. A un peu plus de 100 jours de l’ouverture des JO, les athlètes auront découvert un autre univers où l’ouvrage est remis sur le métier.

Article original publié sur RMC Sport