JO 2024: comment fonctionne la station de dépollution des eaux de pluie de Champigny-sur-Marne?

La Seine sera-t-elle suffisamment propre lors des Jeux olympiques de Paris? C'est une promesse faite par Emmanuel Macron. Le président a déclaré sur X, le mardi 23 avril, que la station de traitement des eaux pluviales à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) est prête.

Pouvoir se baigner dans la Marne et dans la Seine est "un des rendez-vous du siècle", a souligné la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, lors de l'inauguration ce mardi 23 avril de cette station de dépollution, maillon crucial pour la tenue de certaines épreuves olympiques prévues dans la Seine.

"L'eau de la Seine sera fraîche... mais propre. Je pourrai le confirmer", a affirmé le chef de l'Etat, qui prévoit de s'y baigner.

18 piscines olympiques

Pour que le président et les athlètes olympiques puissent se glisser dans le fleuve traversant la capitale, cette usine XXL a été mise en place pour traiter les eaux de pluie avant qu'elles ne se déversent dans la Seine.

Elle retiendra et nettoiera jusqu'à 700 litres par seconde d'eaux pluviales du secteur, chargées des déchets et bactéries qu'elles emportent dans leur ruissellement, avant de les rejeter dans la Marne.

Le principal affluent de la Seine se jette quelques kilomètres plus loin dans ce fleuve qui doit accueillir la cérémonie d'ouverture le 26 juillet, puis des épreuves de natation marathon et de triathlon.

Dans le détail, la pluie récupérée sera stockée dans trois réservoirs d'un volume de 45.000 m3 d'eau, soit l'équivalent de 18 piscines olympiques. "On va procéder à un traitement des eaux, de manière à retirer au maximum la pollution solide présente : les flottants, les sables, tout ce qui traîne...", explique à BFMTV Thierry Michel, chef de service travaux assainissements et berges, évoquant un procédé jamais réalisé auparavant.

Le processus de nettoyage des eaux de pluie se déroulera en deux temps. D'abord, elles traverseront plusieurs grilles qui serviront à trier les déchets et les impuretés. Elles passeront ensuite au travers de puissantes lampes UV.

Cette étape est primordiale pour Olivier Capitanio, président du département de Val-de-Marne.

"Ce traitement naturel par ultraviolets permet de tuer 99,9% des bactéries, et on rejette donc en Marne une eau de grande qualité et donc baignable", annonce-t-il.

La baignabilité de la Seine, "un des rendez-vous du siècle"

Une fois cette eau saine et baignable déversée dans la Marne, elle rejoindra la Seine, où la population devrait pouvoir aussi s'y baigner. Étape majeure dans l'organisation des Jeux olympiques de Paris, cette dépollution est aussi un véritable changement pour les habitants.

Le maire de Champigny-sur-Marne y voit là l'occasion de renouer avec des habitudes prises des décennies auparavant. "C'est améliorer la qualité de l'eau pour faire en sorte qu'à nouveau les habitants de Champigny puissent s'approprier la baignade en Marne comme ils l'ont connue jusque dans les années 1970", indique Laurent Jeanne.

L'élu espère pouvoir autoriser la baignade dans la Marne le 21 juillet, date du passage de la flamme olympique à Champigny-sur-Marne. D'ici là, le projet est très suivi par le gouvernement.

Au moment de l'inauguration de la station de dépollution, Amélie Oudéa-Castéra a rappelé que le fleuve et la rivière n'avaient plus été investis par les baigneurs depuis respectivement 1923 et 1970.

État et collectivités ont investi 1,4 milliard d'euros depuis 2016 dans un "plan baignade" qui vise, in fine, à permettre au public à se baigner dans la Seine et la Marne, sur une trentaine de sites.

Avec le bassin d'Austerlitz, construit à Paris et inauguré début mai, la station de Champigny, débutée à l'automne 2020 et qui a coûté plus de 53 millions d'euros, fait figure d'ouvrage majeur.

Article original publié sur RMC Sport