JO 2024: comment fonctionne le dispositif anti-drones lancé pour le parcours de la flamme?

Au-delà de la cérémonie d'ouverture qui doit se dérouler sur la Seine à ciel ouvert devant des centaines de milliers de spectateurs, les Jeux olympiques de Paris 2024 sont un véritable défi sécuritaire. De nombreux policiers et gendarmes, mais aussi l'armée et les services de renseignement, sont amenés à collaborer afin d'éviter toute menace.

L'un des principaux risques s'avère être les attaques de drones, dont l'usage a explosé avec les années et des prix beaucoup plus accessibles pour tout un chacun. Leur perfectionnement aussi, fait craindre de potentiels risques, auxquels l'armée de l'Air et de l'Espace a été tenu de se conformer en mars 2024 lors d'un test grandeur nature, aujourd'hui utilisé sur le parcours de la flamme olympique - actuellement à Marseille.

Un dispositif anti-drone le long du parcours

Pour réaliser un dispositif anti-drones, l'armée a collaboré avec CILAS et ArianeGroup pendant 4 ans avec pour objectif de développer un laser. Il s'agit concrètement d'une grosse vigie qui peut pointer un drone en plein vol et le faire brûler à plus de 1.500 degrés, dans le but de le détruire.

L'intérêt de ce dispositif est double: il peut toucher sa cible en quelques secondes si celle-ci se situe à moins de 1.000 mètres de distance, mais il se distingue par l'ajout du système "parade" qui a une capacité de détection de cinq kilomètres.

Le système Parade a toutefois demandé plusieurs améliorations après plusieurs tests peu concluants en novembre, puis en mars. Thalès, qui l'a mis au point, a néanmoins précisé qu'il serait prêt à temps pour les Jeux olympiques. Celui-ci combine des radars, un système de surveillance des ondes radio et des caméras.

Mais ce n'est pas l'unique arme à disposition des autorités, puisque des brouilleurs sont placés régulièrement sur le parcours: "En hauteur, d'autres en contrebas, pour réaliser un maillage complet des zones à défendre," avait indiqué Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, à l'AFP.

Le Nerod, qui est une fabrication française, a ainsi déjà été utilisé lors de la Coupe du monde de rugby en septembre 2023, ainsi qu'à l'étranger, au Sahel.

Un drone qui va jusqu'à 100km/h

Par ailleurs, les autorités s'appuient aussi sur des drones, fabriqués par Thalès, et baptisés RapidEagle. Ceux-ci peuvent voler jusqu'à 100km/h et sont en mesure d'intercepter d'autres drones qui voleraient dans des zones non-autorisées et qui n'ont pas pu être neutralisés par un laser ou un brouilleur.

Lorsqu'il s'agit de tirer sur un drone ennemi, la décision en revient à un humain, et n'est donc pas géré par une IA: "Nous refusons pour le moment que le drone prenne la décision de tir, c'est bien l'opérateur qui décide de tirer," précisait le général Réty, commandant du GIGN.

Plusieurs interdictions ont également été signées par les autorités, faisant risquer une amende de 75.000 euros et jusqu'à un an d'emprisonnement aux personnes ne respectant par les zones interdites de vol. Dans ce cadre, c'est une véritable "bulle aérienne" qui a été déployée par l'Armée de l'air à Marseille, et sur l'ensemble du parcours de la flamme qui va notamment passer par le Mont Saint-Michel, Saint-Denis et bien évidemment Paris.

Sur les sites prévus pour les JO, le français CS Group a également été mis à contribution avec sa solution, Boreades, qui se destine à lutter contre les micro et mini-drones: elle peut ainsi détecter et identifier un appareil pour évaluer la menace qu'il représente et le neutraliser.

Enfin, à Marseille, mais aussi dans les lieux visités par la flamme qui comporte des côtes, des drones subaquatiques ont aussi été déployés avec pour objectif de détecter d'éventuelles anomalies marines. Au total, sur l'ensemble des Jeux olympique, le coût du volet sécurité pourrait dépasser les 500 millions d'euros d'ici la fin de la compétition.

Article original publié sur RMC Sport