Yahoo Actualités JO 2024: Berteau, Cordon-Ragot, Labous... Le sélectionneur des Bleues justifie ses choix pour le cyclisme sur route
Paul Brousse, avoir trois coureuses à choisir parmi les Françaises a dû être compliqué. Qu'est-ce qui prévaut pour dresser cette liste ?
Oui, c'est très compliqué, c'est vrai qu'on a on a des filles qui sont au niveau de plus en plus mais on a pu en choisir trois, c'est déjà mieux qu'à Tokyo où nous n’avions qu’une qualifiée. Le chrono, où on a deux coureuses, c'est une carte qu'on a décidé de jouer à fond parce que Juliette Labous, cinquième des derniers championnats du monde, progresse chaque année et l'écart à la médaille se réduit aussi tous les ans. Donc on a raison de tenter le coup, en préparant ça au mieux et puis en disant aussi que à la maison, il y aura un supplément d'âme. Concernant Audrey Cordon-Ragot, qui fera aussi le contre-la-montre, sur ce type de parcours complètement plat, c'est elle qui a les meilleures références au niveau français, et c'est un parcours qui lui conviendra bien. Concernant la course en ligne, cette course olympique est très singulière puisque c'est un format avec un tout petit peloton, pas d'oreillettes et avec des multitudes de scénarios possibles. Donc j'ai construit mon équipe pour être capable de répondre à deux grandes éventualités, avec la capacité d’être représenté sur une échappée au long cours avec nos rouleuses, notamment Audrey et Juliette, en ayant la capacité de jouer un rôle sur le final. Au cas où on aurait une course qui se joue dans le dans le money-time avec le côté punchy-sprinteur de Montmartre, une Victoire Berteau a prouvé sur le début d'année qu'elle était la meilleure française sur ce style de parcours typé classique flandrienne, avec la butte de Montmartre en pavés, les Buttes-Chaumont et Belleville qui sont des efforts de 1 minute, 1 minute 30. Victoire, c'était la Française indiscutable sur ce format de course. Mais sur une course très tactique, d'avoir une capitaine de route à l'image d'Audrey Cordon-Ragot, c'est important dans mon dispositif. C'est une fille qui a un sens aigu de la stratégie, c'est important d'avoir une vraie capitaine de route, capable de prendre des décisions aussi.
Il y a toujours des déçues. On peut penser à Evita Muzic ou Cédrine Kerbaol qui auraient pu prétendre à une sélection...
Audrey, avec son expérience, son capitanat et le penchant chrono reste une valeur sûre. Pour moi, c'est une équipe complémentaire. Cédrine ou Evita rentrent plus dans le registre du circuit final avec ce côté punchy comme on a déjà avec Victoire, et moi je ne joue qu'une carte en fait là-dessus parce que si on a plusieurs leadeuses, à un moment donné on se perd, on ne sait pas qui travaille pour qui et les rôles ne sont pas bien établis, et ça ce n’est plus possible dans le cyclisme actuel.
Quelle va être la préparation désormais jusqu’à ces Jeux olympiques pour votre équipe de France ?
Les coureuses ne vont pas se retrouver en compétition ni même en stage parce qu’elles ont des programmes qui sont différents donc ce n’était pas possible pour nous de les réunir en stage. Ce sera une préparation plutôt individualisée et je n’ai pas de doute sur le fait que l'esprit Equipe de France, elles l'ont, elles savent, elles savent l'enjeu des Jeux olympiques et ce qu'on attend d'elles.
Connaissent-elles ou vont-elles pouvoir reconnaître le parcours, notamment très urbain pour son circuit final ?
Le parcours très urbain, en ce qui me concerne, la fois où je l’ai mieux repéré, c'est quand je l'ai fait en course à pied. Dans les conditions de circulation normale, c'est très compliqué avec les sens interdits, il faut tout le temps s’arrêter, etc. Ce n’est pas très utile et ce n’est pas une vraie reconnaissance. Avec les outils actuels, on sait vraiment ce qui nous attend, il n’y a pas de souci, les temps de montée, la largeur des routes... Il y aura la reconnaissance officielle 48 heures avant la course, qui permettra de vraiment s'imprégner de ce circuit. La partie en ligne oui on peut la reconnaître, pas ce final.
