JO 2024 : Au cœur de la bulle de protection du relais de la flamme olympique

Deux colonnes de forces de l’ordre, une personne au milieu avec un gilet orange et une gourde à la main, le décor est planté. Sur cette base militaire de Beynes, 30 policiers et gendarmes sont formés pour assurer la sécurité de la flamme olympique sur le territoire français. La gourde représente la flamme olympique et pendant toute cette journée de formation, les participants ne vont pas lâcher cet objectif des yeux. "Le centre du dispositif c’est le porteur de la flamme olympique, nous sommes sur une sécurité à 360 degrés", répète un responsable policier de la formation. "Nous sommes prêts pour progresser avec le porteur de la flamme et son gardien", explique Carole, policière sélectionnée pour protéger ce relais. L’objectif est clair : ne jamais éteindre la flamme olympique.

Une bulle de sécurité conséquente

Du 8 mai au 26 juillet 2024, la flamme va traverser plus de 400 villes dont 6 territoires ultra-marins. 10.000 porteurs de la flamme olympique vont participer à ce relais. En permanence, 18 policiers et gendarmes vont former un cordon autour du porteur de la torche. Hors unités des forces mobiles qui seront déployées pour l’occasion, ce sont 115 personnels de la police et de la gendarmerie qui seront engagés sur ce dispositif de sécurisation.

Les hommes et les femmes mobilisés pour former ce cordon prennent progressivement leurs repères lors des journées de formation. Sur une longue route de la base militaire, les policiers et gendarmes s’élancent en courant à petite vitesse. Ils scrutent tous les éléments du regard, sur le côté du chemin des figurants jouent le rôle du public venu encourager le porteur de la flamme. Certains prennent place sur la route et se font rapidement écarter de la zone par la tête du cordon. D’autres jouent le jeu, de manière un peu plus offensive, et essayent d’approcher la flamme olympique. Ils sont tous repoussés. "On reste très attentif à l’environnement", poursuit Carole. En janvier dernier, Gérald Darmanin avait expliqué que le "GIGN sera tout le temps en lien et à proximité de cette flamme".

"Un rêve qui se réalise"

Lors de cette semaine de formation, plusieurs incidents seront traités par les policiers et gendarmes mobilisés. Du plus simple, avec un rétrécissement de la chaussée, aux événements plus difficiles comme une prise à partie de la flamme olympique. "C’est un peu identique à la préparation du Tour de France, commente Jean-François Cozette, lieutenant-colonel de gendarmerie et responsable du relais de la flamme. On peut avoir un public qui veut participer de manière festive mais qui va quand même chercher à se rapprocher de la flamme sans avoir de mauvaises intentions. C’est à nous de les repousser tranquillement".

"Le rôle des runners est de constitué un cordon de sécurité autour de la flamme olympique, poursuit le lieutenant-colonel. Le porteur de la flamme est toujours accompagné d’un gardien qui assure la fonction logistique et qui a avec lui la flamme originelle". Sous le regard des journalistes et des caméras, le monde entier aura les yeux braqués sur cet événement. "Les Jeux c’est beaucoup de pression pour tout le monde, affirme Régis, gendarme mobilisé sur la sécurité de la flamme. On va avoir les regards sur nous, de la presse, des gens dans la rue, la moindre action sera regardée". Ce militaire sportif avoue qu’il "n’est pas stressé" mais qu’il va vivre "un rêve de gosse". "Être le protecteur de la flamme, c’est une vraie fierté. A 52 ans, on est loin de l’enfance, mais c’est un beau rêve qui se réalise", poursuit-il.

"Quelque chose d’unique dans une vie"

"Ils ont conscience qu’ils participent à quelque chose d’extraordinaire, quelque chose d’unique dans une vie", confie le responsable gendarmerie de la flamme olympique. Et d’ajouter : "Le gendarme correspond à ces valeurs de l'olympisme, ces valeurs du sport, le don de soi, la rigueur, l'intérêt pour les autres, le sens du collectif. L'instruction que nous menons est destinée à favoriser cette cohésion, intégrant à la fois les policiers et les gendarmes qui travaillent en parfaite mixité avec des valeurs communes". Pour cet événement, les policiers et gendarmes mobilisés viennent de toute la France et de tous les services.

Un dispositif en mouvement permanent

Les gendarmes et policiers engagés dans cette formation doivent aussi participer à des séances de tirs. Le tir est une mise en situation, une réaction aux situations les plus difficiles. "L'ambition d'un exercice comme celui-ci est de former nos personnels, policiers et gendarmes, à la technique du tir correspondant effectivement à notre besoin qui est celui de protéger le porteur de la flamme et de composer autour de lui un cordon de sécurité", commente Jean-François Cozette. L’ensemble du spectre de la menace est reproduit lors de cette formation avec l’objectif d’adopter la "bonne posture" au "bon moment". Ce dispositif est aussi "innovant" parce que le porteur de la flamme est protégé "en mouvement" et à "une faible allure".

Les policiers et gendarmes ont été sélectionnés pour courir l’intégralité du parcours de la flamme. "Autant les porteurs de flamme vont se relayer tous les 200 mètres, autant les gendarmes vont devoir courir l'intégralité du parcours, donc le dispositif a nécessité de faire appel à des gens capables d'assumer cette course à pied", explique à BFMTV le lieutenant-colonel de gendarmerie et responsable du relais de la flamme. "Notre rôle est d’intercepter ou d’écarter les individus qui veulent nuire à cette flamme olympique, décrit Régis. Il faut être dynamique. On s’attend à tout et n’importe quoi et nous sommes préparés à ça. Notre rôle est très important, on sait que la flamme reste un symbole que tout le monde veut approcher".

160 passages de relais par jour

Pendant trois mois, "chaque journée type se déroule en principe en sept segments, avec 160 passages de relais environ sur une amplitude horaire de 8h à 19h30", expliquent des instructions transmises aux Préfectures. Dans une journée, quatre villes traversées par un "convoi principal" et trois sites iconiques visités par "un convoi secondaire (dit spider)". Le convoi principal "prend la forme d’un relais de course à pied sur un segment de 4 à 5 km avec un changement de porteur tous les 200 mètres". La dernière ville traversée devra accueillir la cérémonie d’allumage du chaudron. Le convoi secondaire est "adapté à la configuration des lieux" avec un relais sur une courte distance ou une "simple présentation de la lanterne dans un lieu symbolique ou avec un mode de locomotion atypique".

La sécurisation de l’itinéraire du parcours de la flamme "est placée sous la responsabilité des services de sécurité locaux, éventuellement renforcés par des moyens nationaux et des polices municipales". Les préfets auront autorité. Ensuite, lorsque la flamme est visible, les voies de circulation seront privatisées "au minimum 30 minutes avant l’arrivée du convoi et jusqu’au passage du dernier véhicule". La mission de ces protecteurs de la flamme olympique se terminera au mois d’août avec le relais paralympique. Sur les deux parcours, la vigilance sera maximale.

Article original publié sur RMC Sport