JO-2024 : les athlètes russes et biélorusses présents seront privés de cérémonie d’ouverture

Un visuel de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, sur la Seine.
Cojo JO-2024 Un visuel de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, sur la Seine.

JEUX OLYMPIQUES - C’était la dernière grande décision attendue du CIO après deux ans de rebondissements liés à l’invasion russe de l’Ukraine. Admis sous bannière neutre aux Jeux olympiques de Paris, les sportifs russes et biélorusses ne paraderont pas sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture le 26 juillet, a tranché ce mardi 26 mars le Comité international olympique.

D’abord bannis du sport mondial, les Russes et Biélorusses avaient été admis aux Jeux l’an dernier sous conditions strictes, mais avec un protocole qui restait à définir.

Comme ils participeront « à titre individuel » à la compétition, ils ne se joindront pas aux délégations nationales lors de la cérémonie, qui remplacera pour la première fois le célèbre défilé à pied par une parade de barges sur la Seine, a expliqué à la presse James Macleod, directeur de la Solidarité olympique au sein du CIO.

Ils auront cependant « la possibilité de vivre l’événement », a indiqué le responsable sans plus de précisions, rappelant que les premiers athlètes olympiques sous bannière neutre - un dispositif forgé pour les Serbes et Monténégrins frappés par les sanctions internationales après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie - n’avaient pas non plus défilé lors des JO-1992 de Barcelone.

La Russie dénonce des décisions « illégales et injustes »

La Russie a jugé mercredi « discriminatoires » les décisions du Comité international olympique.

« Les décisions du CIO sont illégales, injustes et inacceptables. Nous sommes scandalisés par les conditions discriminatoires sans précédent imposées par le Comité international olympique aux athlètes russes », a déclaré lors d’un point presse la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Le Kremlin a par ailleurs accusé le CIO d’« intimider » les sportifs voulant aller aux « Jeux de l’amitié » organisés par Moscou et de « basculer dans le néonazisme ».

Drapeau vert

Le CIO s’est aligné sur la décision prise début mars par le Comité paralympique international (IPC) pour la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, le 28 août, et exclut tout comme l’IPC de prendre en compte les podiums des « athlètes individuels neutres » (AIN) dans son tableau des médailles.

La commission exécutive de l’instance a adopté ce mardi un drapeau dédié aux Russes et Biélorusses sous bannière neutre, frappé des lettres « AIN » sur fond vert pomme, ainsi qu’une courte composition sans paroles, qui leur tiendra lieu d’hymne en cas de titre olympique.

Les deux symboles sont nettement plus éloignés de toute référence nationale que lors des JO-2020 de Tokyo et des JO-2022 de Pékin, que les Russes avaient également disputés sous bannière neutre en raison de sanctions pour une cascade de tricheries aux règles antidopage.

Leur hymne avait alors été remplacé par un concerto pour piano et orchestre de Tchaïkovski, Moscou ayant vainement tenté d’imposer Katioucha, célèbre chanson patriotique souvent utilisée lors de défilés militaires.

Dépouillés de leurs couleurs nationales, les sportifs des deux pays devraient par ailleurs être peu nombreux : seuls 12 Russes et 7 Biélorusses se sont pour l’heure qualifiés pour les JO-2024, sur les 6 000 tickets déjà attribués, a expliqué James Macleod.

Double vérification

Les experts de l’instance olympique projettent, « selon le scénario le plus probable », que 36 Russes et 22 Biélorusses franchiront au total cet obstacle, et qu’au « maximum », ils seront respectivement 55 et 28, a poursuivi le responsable lors d’un point presse.

Leur présence s’annonce donc nettement plus clairsemée que lors des JO-2020 de Tokyo : les Russes étaient 330, alors que la Biélorussie avait qualifié 104 sportifs, a rappelé James Macleod.

Une fois qualifiés, il leur faudra encore passer l’obstacle d’un « comité d’examen » mis en place par le CIO pour valider leur admissibilité, en principe déjà contrôlée par chaque fédération internationale : ils devront n’avoir pas activement soutenu l’invasion russe de l’Ukraine et s’être pliés à toutes les obligations antidopage.

L’instance olympique publiera ensuite la liste de « tous les athlètes individuels neutres » invités ainsi que de leur personnel d’encadrement.

Une décision concernant la cérémonie de clôture, qui rassemble traditionnellement les athlètes plutôt que les délégations avec un protocole moins strict, « sera prise ultérieurement », a ajouté James Macleod.

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